La Darpa finance un chasseur de sous-marins autonome

Unmanned Autonomous Vehicles and Vessels

La prolifération des sous-marins, notamment à propulsion diesel-électrique, peut constituer, à terme, une menace pour la sécurité des Etats-Unis ainsi que pour les opérations navales à travers le monde. C’est du moins l’estimation faite de l’US Navy, qui se souvient notamment de l’action des U-boot allemand près du littoral américain lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Aussi, la Darpa, l’agence de recherche du Pentagone, mène actuellement un projet appelé Anti-Submarine Warfare (ASW) Continuous Trail Unmanned Vessel (ACTUV), qui est un drone naval capable de détecter, identifier et pister des submersibles pendant des mois, et cela sur des milliers de kilomètres, sans intervention humaine.

En août dernier, après avoir conclu à la faisabilité de ce projet, la Darpa a confié un contrat d’un montant de 58 millions de dollars à la société SAIC afin de mettre un point, d’ici 2015, un démonstrateur technologique, qui devra faire aussi bien, si ce n’est même mieux, qu’un navire doté de capacités de lutte anti-sous-marine (ASM) avec équipage.

Selon les specifications de la Darpa, ce bâtiment autonome, doté bien évidemment de sonars et de capteurs, devra être peu coûteux (pas plus de 20 millions de dollars), robuste, capable de fonctionner pendant 80 jours et de parcourir 6.200 km sans ravitaillement, le tout sans intervention humaine.

Les difficultés pour développer un tel drone naval autonome sont nombreuses. Le but étant de voir sans être vu, un des problèmes à régler sera de rendre l’ACTUV indétectable aux sous-marins qu’il aura repérés, ce qui n’est pas une mince affaire pour un navire de surface, même avec des dimensions réduites. Qui plus est, il sera aussi vulnérable quand il communiquera ses informations, ses transmissions pouvant être interceptées.

Une autre difficulté à résoudre sera de faire en sorte que l’ACTUV puisse éviter les autres navires de surface et ainsi les risques de collision. En d’autres termes, ce drone naval devra respecter les conventions du trafic maritime. Et déjà qu’il arrive que ces règles ne soient pas suivies avec un équipage à bord…

Enfin, un autre défi sera de trouver un système de propulsion pour assurer les 80 jours de mission sans avoir à ravitailler ce drone naval. Comme il n’y aura pas de marins à bord, l’on peut imaginer que l’espace qui aurait pu être réservé à un équipage serve à installer des réservoirs supplémentaires. Ou bien que sa forme générale (SAIC a imaginé un trimaran) soit de nature à optimiser ses performances.

Quoi qu’il en soit, ce projet, qui s’ajoute au réseau d’hydrophones SOSUS (Sound Surveillance System), permettra de développer de nouvelles technologies qui pourront ensuite être utilisées pour des futurs navires de l’US Navy.

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