Le groupe Hezb-e-Islami refait parler de lui en revendiquant l’attentat suicide commis à Kaboul

Ces derniers mois, en Afghanistan, il a surtout été question du réseau Haqqani, accusé d’avoir planifié plusieurs attentats à Kaboul ainsi que de mener régulièrement des attaques contre la Force internationale d’assistance à la sécurité, et, plus généralement, du mouvement taleb afghan dirigé par le mollah Omar.

Pourtant composante de l’insurrection depuis 2001, le parti Hezb-e-Islami, fondé par le seigneur (saigneur?) de guerre Gulbuddin Hekmatyar, s’est montré relativement discret.

Allié d’al-Qaïda et ayant perdu nombre de ses cadres au profit du mouvement taleb, le Hezb-e-Islami s’était distingué en 2010 en affirmant mener des négociations de paix avec le gouvernement afghan. Est-ce lié ou non, toujours est-il que ses militants furent la cible des mouvements rivaux, notamment dans le nord de l’Afghanistan. Il faut dire qu’au cours de son existence, ce parti a eu des alliances à géométrie variable…

Toutefois, le Hezb-e-Islami n’a, semble-t-il, pas perdu ses capacités de nuisance puisqu’il a revendiqué l’attentat suicide qui, commis avec un véhicule chargé d’explosifs,  a fait 12 tués, dont 9 employés sud-africains d’une société privée, ce 18 septembre, près de l’aéroport de Kaboul. Selon le mouvement, cette attaque est une réponse au film « L’Innocence des musulmans », dans lequel est caricaturé le prophète Mahomet et qui est à l’origine de la flambée de violence dans le monde arabe.

« L’attentat a été perpétré par une femme prénommée Fatima. Il s’agit d’une mesure de représailles à l’insulte de notre prophète », a en effet affirmé, à l’AFP, Zubair Sidiqi, un porte-parole du Hezb-e-Islami.

Cette revendication est toutefois à prendre avec prudence, dans la mesure où, jusqu’à présent, cette formation n’avait jamais eu recours à ce mode opératoire (ndlr, l’attentat suicide) pour mener ses attaques contre les étrangers. Cependant, le contre-terrorisme afghan a confirmé que le kamikaze était bel et bien de sexe féminin, ce qui est, là aussi, inédit, dans la mesure où très peu de femmes savent conduire en Afghanistan.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]