Entre 200 et 250 militaires américains prendront le relais des Français en Kapisa

Conformément à la décision prise par le président Hollande, les militaires français se retireront de la province de Kapisa, où ils sont encore déployés, d’ici à la fin de cette année. Bien que, en juillet dernier, le contrôle de ce secteur a été officiellement confié à l’armée nationale afghane, il aurait fallu encore du temps pour assurer la transition.

Et cela d’autant plus que la province de Kapisa a une valeur stratégique évidente étant donné qu’elle est à la fois proche de Kaboul et de la frontière pakistanaise, ce qui en fait le lieu de passage de tous les trafics.

« J’ai bien peur que nos forces afghanes ne soient pas capables de défendre la province après le départ des Français. Nos unités ne sont pas assez nombreuses ni assez formées. Je suis très inquiet de ce qui va se passer maintenant », confiait au quotidien Le Monde, en juin, un membre de l’équipe du gouverneur de la province de Kapisa.

Schématiquement, cette région est coupée en deux : le nord, à dominante tadjike, est relativement calme tandis que le sud pose davantage de problèmes, surtout dans le secteur de Tagab, où l’éthnie pachtoune, dont sont issus les taliban, est majoritaire.

Aussi, le départ des soldats français va obliger la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF)  à revoir son dispositif. Son chef d’état-major, le général Olivier de Bavinchove, a confié au quotidien Le Figaro, ce 18 septembre, que « 200 à 250 » militaires américains, « seulement », succéderont au bataillon français actuellement présent en Kapisa. « Ils ne seront pas chargés de mener les opérations mais d’aider les Afghans à accomplir leurs missions sécuritaires » a-t-il précisé.

Le général de Bavinchove a aussi expliqué que compte tenu que la Kapisa est « très proche de la capitale », ce « qui se passe dans le grand Kaboul résonne dans le monde entier ». « Nous ne sommes pas prêts à prendre de risque » a-t-il poursuivi. « Ce sont donc des mesures de prudence » a-t-il ajouté. Ce qui n’est pas forcément le cas pour les régions « éloignées des centres urbains » où « nous pouvons prendre plus de risques parce que nous considérons que la menace est faible ou qu’elle ne remettra pas en question le processus de transition. »

Enfin, le patron de l’Eurocorps a évoqué les récentes attaques menées par les insurgés afghans. D’après lui, si elles sont efficaces sur le plan médiatique (l’assaut contre la base britannique de Camp Bastion en est la preuve), elles sont en revanche sans « porté militaire et stratégique ». « Cela démontre une capacité à harceler, mais il n’y a pas de reprise du terrain, ce sont des actions sans lendemain » a ainsi estimé le général de Bavinchove.

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