Le commandant des forces terrestres met en garde sur une nouvelle réduction du format de l’armée de Terre

Récemment nommé à la tête du Commandement des Forces Terrestres (CFT), implanté au quartier Kléber à Lille, le général Bertrand Clément-Bollée a évoqué les question des effectifs de l’armée de Terre lors d’un entretien accordé à la Voix du Nord.

Alors qu’un nouveau Livre Blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) est en cours d’élaboration par la commission présidée par Jean-Marie Guéhenno et au sujet de laquelle il s’est dit « assez serein » car composée de « gens responsables, conscients de la qualité de l’outil militaire français », le général Clément-Bollée a mis en garde contre une éventuelle réduction du format des forces terrestres, des bruits circulant actuellement faisant état de la possible dissolution d’une, voire de deux brigades.

« Nous atteignons un seuil. Pour la première fois de l’histoire, nous sommes moins de 100.000 dans l’armée de Terre. Nous sommes conscients des réalités économiques et il est légitime que nous participions à l’effort national. Mais attention au seuil qui est peut-être un étiage » a averti l’officier.

« A Falloujah (Irak), 45 000 marines américains sont intervenus pour une ville de 300. 000 habitants. Vous multipliez par deux et vous avez le format de l’armée française. Après Fukushima, l’armée de Terre japonaise a déployé ses 100 000 hommes comme nous le ferions en cas de catastrophe sur notre sol. Alors, je dis ‘attention à ce qu’on fait' » a-t-il encore insisté.

Et cela d’autant plus que, pour le général Clément-Bollée, « l’armée de Terre représente 44 % des effectifs de la Défense et 29 % de la masse salariale. » Et d’ajouter : « Quand on nous accuse d’être des gros consommateurs un peu irresponsables, je trouve ça un peu fort de café. Nous avons le souci de l’optimisation et de la rationalisation des coûts. »

Par ailleurs, le général Clément-Bollée est allé dans le sens des conclusions d’un récent rapport du Sénat qui s’interrogeait sur la question de savoir si l’on pouvait « réduire un format » des forces armées « juste suffisant ».

« L’armée de Terre est un couteau suisse mais certaines fonctions sont au niveau minimum comme le NBC (Nucléaire, Bactériologique, Chimique) où nous n’avons qu’un régiment. On reste sur la cohérence ou on se tourne vers des abandons capacitaires. Tout dépend de l’ambition nationale » a-t-il avancé.

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