Poursuivi pour avoir donné l’identité de deux responsables de la DGSE, Maurice Dufresse a été relaxé

Accusé d’avoir livré les noms de deux responsables de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) dans un livre intitulé « 25 ans dans les services secrets« , édité en 2010 par Flammarion, Maurice Dufresse, alias Pierre Siramy, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris.

Les révélations contenues dans le livre de Maurice Dufresse avaient provoqué un malaise. Cela lui avait valu des poursuites engagées par le ministre de la Défense de l’époque, Hervé Morin, pour « violation du secret de la Défense nationale, violation du secret professionnel et divulgation d’identités de personnes protégées » ainsi qu’une garde à vue de deux jours dans les locaux de la DCRI.

Il avait été ensuite mis en examen pour compromission du secret défense et violation du secret professionnel et placé sous contrôle judiciaire.

Ancien chef du Service technique d’appui (STA), qui compte 400 personnels avec un budget d’une soixantaine de millions d’euros, Maurice Dufresse, sans doute grisé par son succès en librairie, avait fait parler de lui en mai 2010 en affirmant dans les médias que Clothilde Reiss, qui venait juste d’être libérée après un an de détention en Iran, travaillait pour la DGSE.

Quoi qu’il en soit, pour avoir donné les noms du « chef de l’inspection générale de la DGSE » et d’un « chargé de mission auprès du directeur général » dans son livre, l’ancien espion trop bavard avait été appelé à comparaître en juin dernier devant la 17e chambre correctionnelle, à Paris pour « révélation d’identité de militaires ou de personnels civils appartenant à la DGSE dont les missions exigent, pour des raisons de sécurité, le respect de l’anonymat. »

Au cours de l’audience, les avocats de Maurice Dufresse et de la maison Flammarion avaient fait valoir que les noms des deux responsables en question avaient déjà été révélés par Intelligence Online et la Lettre de l’Expansion, et cela sans donner lieu à des poursuites à l’égard de ces deux publications.

Qui plus est, selon eux, il suffisait de saisir les noms de ces fonctionnaires de la DGSE dans un moteur de recherches pour avoir le détail de leurs fonctions, lesquelles furent même données par le Journal Officiel lorsque ces cadres avaient été promus dans l’ordre de la Légion d’Honneur…

Du coup, les arguments des avocats ont manifestement fait mouche, les magistrats de la 17e chambre ayant estimé « qu’il ne saurait être considéré que l’ouvrage litigieux » a « révélé » les noms des deux responsables, « puisque ces informations avaient précédemment été rendues publiques » dans la presse.

Cela étant, Maurice Dufresse n’en a pas fini avec la justice puisque la plainte pour compromission du secret de la défense nationale est toujours en cours d’instruction. Là, il risque 100.000 euros d’amende et une peine de 7 ans de prison.

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