Les unités concernées par des mesures de dissolution, de transfert et de rationalisation en 2013

Avant de partir en congés, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a arrêté la liste des unités concernées par des mesures de « dissolution, de réorganisation et de transfert » ainsi que les fonctions susceptibles d’être touchées par des mesures de « rationalisation » pour l’année 2013.

Plusieurs observations au sujet de ce document de 60 pages peuvent sommairement être faite. En premier lieu, la dissolution du 8ème Régiment d’Artillerie de Commercy y est confirmée.

Prévue dès 2008, elle avait été reportée par l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, à la demande des élus locaux, « tant qu’une compensation équivalente en termes d’emplois ne sera pas trouvée. » Or, ce n’est pas encore le cas, même si Safran va implanter une usine dans la région.

La dissolution du « Brave régiment d’Austerlitz » fut annoncée lors d’une visite à Commercy du major général de l’armée de Terre, ce qui lui avait valu de s’attirer les foudres de Bernard Muller, le maire de la commune. « Ce soldat a, en plus, annoncé une décision qui n’est pas prise. Certes, l’idée existe. Jean-Yves Le Drian (…) m’a confirmé l’avoir proposée au Premier ministre qui doit faire un arbitrage. Je m’étonne qu’un général, aussi gradé soit-il, puisse valider et annoncer une décision que le Premier ministre n’a pas prise » avait en effet-il en effet déclaré dans les colonnes de l’Est Républicain.

Et dans la décision du ministre, l’on peut lire : « le 8ème Régiment d’Artillerie n’est pas inscrit à l’ordre de bataille 2015. Ses canons de 155mm AUF-1 ont été retirés du service et ses personnels font défaut dans les autres régiments d’artillerie. Dans le cadre de la manoeuvre de déflation du BOP Terre, cette dissolution en 2013 constitue une mesure indispensable pour respecter le niveau de déflation demandé. »

Plus généralement, les postes supprimés concernent notamment les états-majors (-64 pour celui de l’armée de Terre, -168 pour celui de l’armée de l’Air et -110 pour celui de la Marine nationale).

Autre observation : ce sont les fonctions liées au soutien qui seront les plus touchées. Ainsi, les effectifs de la division « Soutien de l’homme » 3D.117 de l’armée de l’Air perdra 157 personnels. De même que la sous-direction action sociale du Secrétariat général pour l’administration (SGA) devra rendre 59 postes.

Dans le cadre de la réorganisation de la fonction recherche du Service de Santé des Armées (SSA), l’Institut de recheche biomédicale des armées (IRBA) va perdre 245 postes, dont 111 pour l’antenne de Marseille (médecine tropicale) et 234 pour celle de La Tronche.

Les effectifs de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information (DIRISI) vont aussi fondre et certaines antennes perdront plus d’une centaine de postes, ce qui peut paraître anachronique quand l’on parle de plus en plus de cyberguerre et de sécurité des réseaux…

Enfin, les escadrons de protection de l’armée de l’Air sont également concernés par la déflation des effectifs, chacun devant perdre une dizaine de postes en moyenne.

Quant aux mesures de rationalisation, elles concernent pratiquement toutes les fonctions (management, administration, communication et culture, finances, ressources humaines, restauration, santé, infrastructure, soutien opérationnel, systèmes d’information et de communication, habillement, prévention et gestion des risques). Seule la fonction « systèmes de force, système d’armes et équipements » semble épargnée.

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