Un nouvel emploi pour les drones Predator testé lors de l’exercice Red Flag

Jusqu’à présent, les drones MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper sont connus pour les raids qu’ils effectuent régulièrement contre des responsables terroristes dans les régions tribales pakistanaises, au Yémen ou encore en Somalie. Et cela n’est pas sans susciter quelques polémiques juridiques au regard du droit international.

Une autre mission confiée à ces engins est le renseignement. Grâce à leurs capteurs et à leur capacité à rester sur une zone pendant plusieurs heures, ils sont en mesures de recueillier une quantité tellement importante de données que les analystes ont souvent du mal à traiter.

Ainsi, ces drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) ont servi essentiellement pour des opérations de contre-insurrection, comme en Irak et en Afghanistan. Seulement, ce type de conflit ne sera pas la norme dans les années qui viennent.

Du moins, c’est ce que l’on pense au Pentagone, où l’on croit désormais qu’il est nécessaire de développer des stratégies visant à contrer le concept « anti-accès » (anti-access/area denial ou A2AD), lequel vise à empêcher le déploiement d’une force aéro-terrestre tout en limitant les actions offensives navales et aériennes.

Pour cela, un pays qui veut mettre en place cette stratégie va acquérir des missiles antinavires, comme par exemple les DF-21D (surnommé le « tueur de porte-avions ») ou SS-N-27 chinois, muscler sa flotte de sous-marins, utiliser des mines, voire développer des armes anti-satellites et des capacités de cyberguerre afin de priver un corps expéditionnaire de moyens de communication, l’idée étant ainsi de contraindre une force projetée à se défendre, ce qui amoindrit ses capacités offensives.

Aussi, l’A2AD a été au centre de la dernière session de l’exercice Red Flag, qui vient de se terminer à Nellis Air Force Base, dans le Nevada. Et, pour la première fois, selon Defense News, les drones Predator ont simulé des missions autres que celles pour lesquelles ils ont fait parler d’eux au cours de ces dernières années.

En effet, ces appareils ont été utilisés pour repérer des lanceurs de missiles balistiques Scud. Les coordonnées des objectifs ont ensuite été transmises à un centre d’opérations, lequel a, après traitement des informations recueillies, communiqué une alerte à E-3 Awacs, ce dernier ayant la tâche de guider les chasseurs bombardiers vers leurs cibles. Cela étant, dans un environnement saturé de menaces sol-air, il n’est pas certain que le Predator soit l’engin le mieux adapté pour ce type de mission…

Quoi qu’il en soit, l’objectif pour l’US Air Force est de préparer ses personnels à des conflits qui n’auront rien à voir avec ceux qu’ils ont connus depuis 2001 et dont la caractéristique était qu’ils disposaient d’une supériorité aérienne incontestable.

Dans le cadre d’une stratégie A2AD, ce sera loin d’être le cas. « Nous avons réalisé que beaucoup de nos capacités se sont atrophiées au cours des 10 dernières années, en raison de notre engagement en Irak et en Afghanistan » a expliqué le colonel Tod Fingal, le commandant du 414th Combat Training Squadron.

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