Une base aérienne attaquée par des jihadistes au Pakistan

Le mouvement taleb pakistanais (TTP, Tehrik-e-Taliban Pakistan) a revendiqué l’attaque lancée le 16 août contre la base aérienne de Minhas, située à une quarantaine de kilomètres d’Islamabad.

L’assaut a commencé dans la nuit du 15 au 16 août, à 2 heures du matin par 9 hommes lourdement armés et portant des uniformes de l’armée pakistanaise. Aux dires du porte-parole de cette dernière, Tariq Mahmood, l’affrontement avec les forces de sécurité de la base aurait duré « plus de deux heures ».

Toujours selon lui, 8 assaillants ont été tués à l’intérieur de la base de Minhas et un autre est mort à l’extérieur de l’enceinte militaire, après avoir actionné la ceinture d’explosifs qu’il portait .

Un soldat et un officier ont perdu la vie lors de cet affrontement, au cours duquel le commandant de la base, l’Air Commodore Muhammad Azam, a été blessé. Apparemment, les jihadistes voulaient s’en prendre aux avions JF-17, de conception chinoise, et F-16 qui y sont affectés.

Mais la base de Minhas présente la particularité d’abriter le Complexe aéronautique du Pakistan, chargé de développer des systèmes d’armes et une partie de l’arsenal nucléaire pakistanais. Aussi, l’attaque dont elle a été la cible pose le problème de la sécurité de ce dernier, même si le commando qui a été neutralisé n’avait manifestement pas l’intention d’y porter atteinte.

Cela étant, la présence éventuelle d’armes nucléaires sur la base de Minhas n’a pas été confirmée par Islamabad, qui entretient le flou sur les arsenaux liés à sa force de frappe. Et comme cette dernière est, pour reprendre le mot d’un analyste du cabinet Stratfor, « le bien le plus précieux » de l’Etat pakistanais, l’on peut imaginer que les problèmes de sécurité ne sont pas pris à la légère.

« Comme nous l’avons toujours dit, nous sommes certains que le gouvernement pakistanais est bien conscient de la gamme des menaces potentielles pouvant viser son arsenal nucléaire et qu’il a pris des mesures en conséquence » a réagi, 16 août, Victoria Nuland, la porte-parole de la diplomatie américaine.

Quoi qu’il en soit, la crainte est bien évidemment que des jihadistes s’emparent de matériaux nucléaires. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, l’a rappelé au début de cette semaine. « Le grand danger que nous avons toujours craint, c’est que si le terrorisme n’est pas jugulé chez eux (ndlr, au Pakistan), ces armes nucléaires puissent tomber entre de mauvaises mains » a-t-il déclaré le 14 août.

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