Une opération militaire israélienne contre les sites nucléaires iraniens se précise

Le 10 août dernier, plusieurs titres de la presse israélienne ont fait leur une sur l’imminence d’une opération militaire israélienne contre le programme nucléaire iranien.

Ainsi, pour le quotidien Yedioth Ahronot, Benajamin Netanyahu, le Premier ministre, et Ehud Barak, le ministre de la Défense, sont « déterminés à attaquer l’Iran à l’automne », c’est à dire avant l’élection présidentielle américaine, prévue en novembre.

Toutefois, a souligné le journal, il n’y a pas encore de consensus au sujet de cette option, notamment dans chez les militaires. « En Israël, c’est la classe politique qui prend les décisions, et l’armée ne fait que les appliquer » avait fermement rappelé M. Netanyahu, il y a quelques jours.

Pour le moment, les Etats-Unis tentent de freiner les ardeurs israéliennes. Et aussi bien Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat, que Leon Panetta, le chef du Pentagone, n’ont pas ménagé leurs efforts, au cours de ces dernière semaines, pour dissuader les responsables de l’Etat hébreu d’entreprendre une telle action. Pour Washington, la priorité doit être donnée à la diplomatie et aux sanctions économiques, l’option militaire devant être exercée qu’en dernier recours.

Seulement, les dirigeants israéliens s’impatientent et estiment que les sanctions internationales infligées à l’Iran ne produisent pas les effets escomptés. Dans la presse locale, toujours, il a ainsi été rapporté les propos d’un « haut responsable décisionnaire » (qui serait en fait Ehud Barak) disant que « l’épée suspendue au-dessus de la tête » de l’Etat hébreu était beaucoup dangereuse que celle qui le menaçait avant la guerre israélo-arabe de 1967.

« Toutes les menaces dirigées contre le front intérieur israélien sont petites en comparaison d’une autre menace, différente par son ampleur et sa nature », a renchéri Benjamin Netanyahu, en ouverture de la réunion hebdomadaire du cabinet israélien. « Je vais le répéter encore: on ne doit pas permettre à l’Iran d’obtenir des armes nucléaires » a-t-il poursuivi.

Pour le quotidien Haaretz, plutôt opposé au gouvernement Netanyahu, un document émanant du renseignement américain, évoqué par un responsable israélien, ferait état d’avancées iraniennes dans la mise au point d’une ogive nucléaire « bien supérieures à ce qui était connu » par les inspecteurs des Nations unies.

Quoi qu’il en soit, plusieurs éléments laissent à penser qu’il ne s’agit plus de savoir si une opération militaire israélienne aura lieu mais quand elle sera lancée.

Simple hasard du calendrier, signe qu’il se trame quelque chose, ou bien encore prise en compte de la situation syrienne, le système israélien antimissile Arrow II (Hetz) va être très prochainement amélioré. « Le block 4 est en cours d’installation sur les batteries Arrow déjà existantes » a confié une source militaire israélienne à l’AFP, qui a toutefois précisé que cela avait été « planifié » à l’avance.

L’amélioration apportée à ce système vise à intégrer de nouvelles technogies, notamment en matière de radar afin de le synchroniser avec les dispositifs antimissiles américains déployés dans la région. « Si un missile iranien est tiré en direction d’Israël, il sera d’abord identifié par un satellite d’observation et des radars américains déployés dans le Golfe » a expliqué le responsable israélien. « Cette synchronisation des systèmes va permettre un meilleur traçage du missile ennemi ou des salves de missiles tirées contre notre territoire » a-t-il ajouté.

Cette modernisation des batteries Arrows se fait alors que, dans le même temps, l’armée israélienne est en train de répartir des stocks de munitions sur l’ensemble de ses bases et que des milliers de rations alimentaires de combat, nous apprend Le Figaro, sont emmagasinées. Et, pour faire bonne mesure, trois installations souterraines sont en cours de construction pour y stocker des armes, du carburant et des pièces détachées, le but étant de les protéger d’une éventuelle attaque de missiles.

En outre, le gouverneur de la Banque d’Israël, Stanley Fischer, a admis l’existence d’un plan d’urgence pour l’économie en temps de guerre. Qui plus est, le budget israélien de la Défense a échappé au plan d’austérité qui a été adopté au début du mois. Cependant, avec l’environnement lourd de menaces qui pèsent sur Israël (Sinaï, Syrie, etc…), il n’y a rien de bien surprenant à cela.

A cela s’ajoute la préparation de l’opinion publique. Le quotidien Haaretz a ainsi récemment fait état d’une information selon laquelle le ministère israélien de la Défense estime d’éventuelles pertes civiles à 300 morts en cas de riposte iranienne sur l’Etat hébreu.

Et, le 12 août, l’armée israélienne annoncé l’essai, à l’échelle du pays, d’un système d’alerte par le biais de l’envoi des messages SMS rédigés en hébreu, en arabe, en russe et en anglais afin d’avertir la population en cas d’attaque de missiles. Il s’agit, d’après les médias locaux, de préparer la population à une probable riposte iranienne mais aussi aux tirs possibles de roquettes du Hezbollaz libanais, allié de Téhéran.

D’ailleurs, en France, l’on prend également ses précautions. Selon LaTribune.fr, qui se base sur des sources diplomatiques, un plan d’évacuation d’Israël de 200.000 ressortissants français a été élaboré afin de « ne pas être pris au dépourvu au cas où un déluge de missiles équipés d’armes conventionnelles ou non-conventionnelles tirés par l’Iran ou le Hezbollah libanais s’abatteraient sur le territoire israélien. »

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