Le Brésil reporte encore l’achat de nouveaux avions de combat

L’on ne compte plus les rebondissements dans l’appel d’offre FX-2, visant à doter les forces aériennes brésiliennes de 36 nouveaux avions de combat, et pour lequel s’affrontent le Rafale de Dassault Aviation, le Gripen de Saab et le F-18 Super Hornet de Boeing.

Le dernier est dû au ministre brésilien de la Défense, Celso Amorim. Lors d’un entretien accordé au Wall Street Journal, ce dernier a indiqué que, au vu de la situation économique, l’achat de nouveaux avions de combat n’est plus la priorité de Brasilia, alors qu’une décision était attendue cet été dans le meilleur des cas.

Pour autant, a-t-il précisé, ce projet « n’est pas abandonné ». Mais une décision sera prise « le moment venu », c’est à dire qu’il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle le soit dans un avenir proche. « Aujourd’hui, je préfére ne pas donner de date » a-t-il déclaré.

En octobre dernier, lors d’une visite à Paris, Celso Amorim avait déjà souligné que « la considération fondamentale pour prendre un décision » était « d’ordre financier et économique », malgré une croissance de l’économie brésilienne estimée à 4% . « Il faut être prudent, sans oublier que nos besoins de défense demanderont une décision qui ne peut pas être ajournée indéfiniment » avait-il ajouté.

Cela étant, le ministre brésilien avait dans le même temps mis en avant « l’urgence » d’aboutir dans l’appel d’offre FX-2. « Le rôle que jouaient les Mirage (ndlr, Mirage 2000 d’occasion cédés par la France), leur vie utile est en train de s’épuiser. Cela coûtera très cher de les maintenir après 2013 » avait-il expliqué, avant d’ajouter que « ce n’est pas seulement l’urgence qui détermine les choses, ce sont aussi les possibilités matérielles. Il faut combiner les deux. »

Depuis l’annonce faite en faveur du Rafale par le président Lula en septembre 2009, le Brésil n’a cessé de tergiverser sur ce dossier. Ce qui semblait acquis ne l’a finalement pas été et la décision concernant l’achat de nouveaux avions de combat a toujours été repoussée, soit pour des raisons politiques, soit pour des motifs économiques.

Et cette période d’incertitudes a fait que les trois concurrents en lice ont donné dans la surenchère pour tenter de remporter cet appel d’offres, d’ailleurs non exempt de coups bas.

Ainsi, en juillet dernier, et alors que le Rafale était donné favori après sa sélection par l’Inde au début de cette année, Boeing a promis d’aller encore plus loin dans les transferts de technologie en proposant au Brésil « l’opportunité de construire des composants pour les nouveaux Super Hornets et pour d’autres projets » à venir du constructeur américain.

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