Il n’y aura finalement pas de Centre d’expertise comptable du commissariat des armées à Cambrai

Pour compenser la fermeture de la base aérienne 103 « Commandant Mouchotte », la ville de Cambrai aurait dû accueillir le Centre de liquidation des factures des armées (CLIFA), lequel devait employer entre 400 et 450 personnels, et cela, en plus d’un contrat de redynamisation de site de défense (CRSD) d’un montant de 34 millions d’euros en faveur des communes environnantes.

Tout cela avait été en quelque sorte gravé dans le marbre lors de la venue à Cambrai, en février 2011, du ministre de la Défense de l’époque, Alain Juppé, lequel posa symboliquement la première pierre du futur bâtiment devrant abriter le CLIFA.

Seulement, en janvier dernier, il fut décidé d’implanter à Cambrai le Centre d’expertise et d’analyse comptable (CEAC) en lieu et place du CLIFA, avec 200 postes à la clé au lieu de 400. « Et je peux vous assurer que cette installation se fera! » avait lancé à l’époque Étienne Stock, le sous-préfet de Cambrai, à la Voix du Nord.

Et comme dans cette affaire, il semble qu’il faut attendre le contre-ordre avant d’exécuter l’ordre, un nouveau rebondissement a eu lieu dernièrement. En effet, le maire (UMP) UDI de Cambrai, François-Xavier Villain, a appris presque par hasard qu’il pouvait faire une croix sur la venue du CEAC dans sa ville. « J’ai appris ça à 15h (ndlr, le 31 juillet) par le conseiller parlementaire du ministre qui m’a simplement annoncé par téléphone que le projet ne se ferait plus » a-t-il confié à l’Observateur du Cambrésis.

« On apprend ça en catimini, au moment même où le gouvernement part en vacances! », s’est indigné le sénateur UMP du Nord, Jacques Legendre, qui a aussi parlé de « coup de couteau dans le dos » et de « trahison antirépublicaine ».

Et le parlementaire est allé encore plus loin en voyant dans cette mesure une punition infligées aux habitants du Cambrésis qui « ont eu le tort aux yeux du gouvernement de reconduire un député de droite aux législatives! ».

Si, sur la forme, l’on peut trouver le procédé inélégant, en revanche, sur le fond, la décision du ministère de la Défense peut se comprendre en ces temps où chaque euro compte.

Ainsi, selon l’Hôtel de Brienne a donné, par voie de communiqué, ses raisons. En fait, ce projet d’implanter le CEAC à Cambrai est devenu « inopportun » dans la mesure où il « ne correspondait à aucun besoin du ministère », que les personnels qui devaient y être reclassés n’avaient pas le profil pour ce type de structureet qu’il « s’inscrivait à l’encontre des objectifs de diminution des effectifs ».

« Chaque personne concernée sera reçue individuellement pour faire le point sur sa situation et des propositions de reclassement lui seront faites. Le ministre de la Défense mettra tout en œuvre pour que cette décision, qui a été difficile à prendre, ait le moins d’impact possible sur les personnels et sur leur famille » a-t-il encore fait valoir.

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