Afghanistan : Les routes pakistanaises temporairement fermées

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a raison de ne pas compter sur les routes pakistanaises pour rapatrier les matériels dans le cadre du retrait des forces françaises d’Afghanistan et de miser sur les voies passant par l’Asie centrale. D’une part, cela pose des problèmes de sécurité et, d’autre part, Islamabad les ferme ou les rouvre en fonctions des circonstances.

Ainsi, suite à l’attaque, le 24 juillet, par des hommes armés d’un camion de l’Otan et à la mort du chauffeur de ce dernier, près de Jamrud, dans les environs de Peshawar (nord-ouest du Pakistan), le passage des convois logistique a de nouveau été suspendu.

Il s’agissait-là de la première attaque d’un camion de l’Otan, après la décision des autorités pakistanaises de rouvrir ces routes qu’elles avaient fermées suite à un bombardement, en novembre 2011, de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) d’un poste-frontière où 24 soldats pakistanais furent tués.

Pour convaincre Islamabad de laisser passer à nouveau les convois destinés à la coalition déployées en Afghanistan, Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, avait exprimé les « regrets » de Washington pour cet incident et débloqué 1,1 milliards de dollars d’aide. De son côté, le mouvement taleb pakistanais (TTP) avait menacé d’attaquer les camions de l’Otan.

Pour expliquer cette décision de fermer à nouveau les routes, un responsable pakistanais a indiqué, selon l’AFP, que « les autorités des renseignements ont informé (…) que des attaques pourraient se produire sur les véhicules de l’Otan cette semaine. » Et d’ajouter : « Au regard de ces informations, un plan de sécurité est mis en place ». Cela étant, cette fermeture a été présentée comme temporaire.

Par le passé, plusieurs convois de l’Otan ont été attaqués par des activistes au Pakistan. Et cela ne n’était pas traduit par une fermeture des routes. Et d’un point de vue sécuritaire, la concentration de camions serait même de nature à favoriser les attaques.

Cela étant, fruit du hasard ou pas, la décision de fermer le passage aux convois de l’Otan a été prise après un nouveau raid qui, réalisé par un drone américain dans le Nord-Waziristan, a tué une dizaine de militants islamistes. Or, ces frappes sont une pomme de discorde entre Washington et Islamabad, qui y voit une violation de sa souveraineté. D’ailleurs, le Parlement pakistanais avait posé, au printemps dernier, l’arrêt de ces bombardements américains dans les zones tribales comme condition à la levée du blocus imposé aux convois de l’Otan.

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