Piraterie : Berlin veut autoriser la présence de gardes privés sur ses navires de commerce

Après les officiers en charge de l’opération Atalante, décidée par l’Union européenne pour lutter contre la piraterie au large des côtes somaliennes, c’est au tour de l’Otan, qui a lancé la mission Ocean Shield pour les mêmes raisons, de faire le même constant : les attaques pirates sont en net recul depuis le début de cette année.

« Nous obtenons de plus en plus de succès dans la réduction des menaces exercées par la piraterie somalienne, grâce à nos patrouilles incessantes, mais la communauté internationale doit continuer à échanger des idées et augmenter ses efforts pour éradiquer totalement le problème », a ainsi expliqué, le 21 juillet, le contre-amiral néerlandais Ben Bekkering, qui commande cette opération de l’Otan.

Mais si la menace diminue – le nombre de détournements de bateaux a chuté de 32% selon le Bureau Maritime International -, il n’en reste pas moins que la région demeure dangereuse et beaucoup d’armateurs sont tentés d’avoir recours aux services de sociétés militaires privées pour la protection de leurs navires. Ce qui a contribué, d’ailleurs, et selon l’amiral français Jean-Baptiste Dupuis, à réduire les actes de piraterie.

Mais pour cela, encore faut-il qu’ils en aient l’autorisation de leur pays d’origine, ce qui n’est pas le cas en France, où l’on privilégie la solution des Equipes de protection embarquées (EPE) fournies par la Marine nationale pour les navires les plus « sensibles ».

En Belgique, il y a une évolution à ce sujet. En mai dernier, le gouvernement belge a décidé de soumettre un projet de loi visant à autoriser les armateurs du pays à solliciter les services de gardes privés. Et l’Allemagne entend en faire de même, mais avec toutefois quelques restrictions.

L’enjeu pour Berlin, qui dispose d’une importante flotte maritime commerciale, est d’éviter que des armateurs choisissent un autre pavillon, ce qui leur permettrait d’engager des gardes privés.

L’autre raison de ce projet de loi part du constat selon lequel les pirates évitent de s’en prendre aux bâtiments avec des équipes de protection à bord. « Nous constatons que les bateaux embarquant des gardes privés armés ne sont plus la cible des pirates », avait affirmé, en février dernier, affirme Peter Vierstraete, le président de l’Association belge des armateurs.

En outre, les clients des armateurs en arrivent même à exiger la présence de gardes armés, afin de ne pas, comme on peut se l’imaginer, perdre leurs cargaisons dans une attaque pirate.

Cela étant, le gouvernement allemand veut encadrer strictement ce dispositif. « Nous voulons des équipes de sécurité fiables et bien formées, pas de desperados ni de mercenaires » a ainsi fait valoir Hans-Joachim Otto, le secrétaire d’État auprès du ministre fédéral de l’Économie et de la Technologie.

Ainsi, les sociétés militaires privées – allemandes et étrangères – devront obtenir un agrément de l’Office fédéral de l’économie et du contrôle de l’exportation (Bafa), valable pour seulement deux ans. Qui plus est, les armes lourdes et automatiques ne seront pas autorisées.

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