KFOR : L’Otan renonce à baisser ses effectifs au Kosovo

Le Groupe d’orientation sur le Kosovo (ISG, International Steering Group for Kosovo) a annoncé, le 2 juillet dernier à Vienne, que l’ancienne province serbe accédera à « la pleine souveraineté en septembre », plus de 4 ans après avoir proclamé son indépendance à l’égard de Belgrade et 13 ans après l’intervention de l’Otan contre les forces serbes.

« La surveillance internationale prend fin avec (cette) décision » a déclaré Michael Spindelegger, le ministre autrichien des Affaires étrangères, lors de la conférence de presse organisée à l’issue de la 15e réunion de l’ISG, qui rassemble les 25 pays ayant soutenu l’indépendance du Kosovo.

Dans les faits, cette accession à l’indépendance sera effective en septembre prochain. Aussi, cette décision marque, pour Pristina, une « nouvelle étape pour le Kosovo ». En revanche, pour la Serbie, où le nationaliste Tomislav Nikolic a été élu président en mai, « ne représente pas grand chose » pour la communauté serbe du Kosovo, qui l’a « rejetée dès le début ».

Pour autant, la décision de l’ISG ne change rien à la mission de l’Union européenne Eulex Kosovo, dont les domaines de compétence sont la police et la justice, ainsi qu’à la présence de la KFOR, la force de l’Otan déployée dans l’ancienne province serbe.

Mieux même : le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, a indiqué, le 11 juillet, que les plans visant à diminuer les effectifs de la KFOR à 2.500 hommes ont été remisé à plus tard.

« Nous avons pour l’instant reporté toute décision de continuer à réduire le nombre des troupes de la Kfor » a-t-il déclaré lors d’une visite au Kosovo. « Tant que la situation dans le nord du Kosovo reste volatile comme elle l’est, nous devons maintenir le niveau actuel des troupes (…) de 5.000 à 6.000 soldats » a-t-il ajouté.

Depuis juillet 2011, des tensions persistent dans cette région, où les Serbes sont majoritaires. Et depuis que les autorités de Pristina ont cherché à prendre le contrôle de postes à la frontière serbe, plusieurs incidents les ont opposés avec la KFOR.

Cela étant, le départ de cette dernière est redouté par la population serbe, comme l’a récemment indiqué Mgr Théodose Sibalic, le métropolite de Rzaka et Prizren, dans la mesure où la force de l’Otan protège les lieux de culte des chrétiens orthodoxes.

La France compte encore 300 hommes au Kosovo, notamment avec un escadron de reconnaissance, armé par le 1er Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) d’Angoulême, basé à Novo Selo.

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