Guyane : Des moyens supplémentaires pour l’opération Harpie?

Un hommage a été rendu, le 3 juillet, aux Invalides, à l’adjudant Stéphane Moralia et au caporal-chef Sébastien Pissot, tous les deux tués lors d’une mission contre des orpailleurs clandestins en Guyane, la semaine passée, dans le cadre de l’opération Harpie

Les deux hommes, qui appartenaient au 9ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) ont été mortellement atteint au thorax par des tirs de fusils d’assaut de calibres 5,56 mm et 7,62 mm. Pour le parquet de Cayenne, qui s’est dessaisi de l’affaire au profit de la juridiction interrégionale spécialisée de Fort-de-France, ces constatations vont « dans le sens de la volonté d’homicide des assaillants et de la procédure de meurtres en bande organisée et tentatives de meurtre en bande organisée. »

Aux Invalides, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a assuré que « le gouvernement est résolu à retrouver les auteurs de l’attaque. » Et d’ajouter : « L’état de droit ne doit connaître aucune exception sur le territoire national ».

A l’issue de la cérémonie, au cours de laquelle les deux marsouins ont été faits chevaliers de la Légion d’Honneur à titre posthume, Jean-Yves Le Drian a estimé que « ce n’est pas la question de l’or, c’est la question de l’intégrité nationale qui est posée » avec cette affaire.

Son collègue au gouvernement, Victorien Lurel, en charge de l’Outre-Mer, a quant à lui affirmé que l’enquête en cours pour retrouver les coupables pouvait donner « très rapidement des résultats », grâce à la « bonne coopération » avec le Surinam, pays voisin de la région de Maripasoula, où a eu lieu l’embuscade fatale aux deux militaires.

Le ministre a également souhaité un renforcement de « l’arsenal répressif, en créant de nouvelles incrimanations » pour lutter contre l’orpaillage clandestin. Une telle mesure avait été annoncée par l’ancien président Sarkozy, lors d’un déplacement en Guyane au début de cette année. « Nous allons inscrire à l’agenda parlementaire la création d’une infraction spécifique de transport non autorisé de produits destinés à l’orpaillage clandestin » avait-il alors déclaré, en promettant un « durcissement des peines » pour les trafiquants.

Mais Victorien Lurel veut aller encore plus loin. « Il faut d’autres moyens de renseignement, programmer un renforcement des moyens de projection, notamment aériens, des hélicoptères » a-t-il ajouté, en soulignant aussi la nécessité de « renforcer la coopération avec le Brésil et le Surinam » et d’encourager l’installation d’exploitants légaux. « C’est en tentant d’installer un orpailleur légal que nos deux soldats sont morts » a-t-il affirmé.

Selon les chiffres données par l’Etat-major des armées, 1.200 patrouilles ont été menées depuis le debut de l’année dans le cadre de l’opération Harpie, dont « 15 majeures ». Ce qui a permis de démanteler 55 sites d’orpaillages illégaux, de détruire 50 pirogues et de saisir 77 tonnes de vivres, 80 armes, 60 m3 de carburant et 2,7 kg d’or.

Le démantèlement de sites clandestins d’orpaillages ne peut se faire que sur réquisitions judiciaires. Si les militaires prennent part à ce type de mission, et étant donné que la Guyane est un département français, l’action est dirigée, sur zone, par leurs camarades de la gendarmerie.

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