Discours de politique générale : Ce que le Premier ministre a dit au sujet de la Défense

Ce 3 juillet, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a prononcé son discours de politique générale devant les députés fraîchement élus. En voici l’extrait concernant les affaires internationales et la défense.

Dans l’ensemble, et par rapport à ce qui a été dit lors de la campagne de l’élection présidentielle ou ce qui a déjà été annoncé par le gouvernement, aucune surprise n’est à relever, si ce n’est le passage au sujet d’une « évaluation » des « conditions dans lesquelles notre pays a rejoint le commandement intégré de l’Otan », qui paraît étrange étant donné que le président Hollande, lorsqu’il était candidat, voulait « évaluer » les retombées de ce retour.

A noter également l’engagement ferme pour éviter que le nord du Mali devienne un bastion du terrorisme et d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en particulier.

« Face aux grands enjeux internationaux, la France jouera pleinement son rôle et tiendra le langage que le monde a appris à aimer d’elle.

Mesdames et messieurs les députés,

La France n’est écoutée et respectée que quand elle est fidèle à elle-même. Respect des droits de l’homme, justice, solidarité à l’égard des pays en développement, dialogue avec les pays émergents, force de notre conviction européenne et de notre engagement multilatéral, et bien sûr soutien à ceux qui luttent pour la démocratie partout dans le monde : telles sont les pierres angulaires de notre politique étrangère.

Dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée, nous accompagnerons les peuples dans leur cheminement vers la démocratie. Il est urgent de mettre fin à la spirale de la répression et de la violence en Syrie, en mobilisant la communauté internationale en faveur d’une transition politique, qui passe par le départ de Bachar Al Assad. La France est pleinement engagée pour atteindre cet objectif.

En Afrique, la construction d’Etats démocratiques a tout notre soutien. Une rupture avec les dérives de la « Françafrique » est attendue par un continent dont les perspectives decroissance sont porteuses d’espoir. Nous nous attacherons à développer, avec les pays qui le souhaitent, un partenariat d’égal à égal, reposant sur la bonne gouvernance, le développement et la mobilisation de toutes les énergies.

La destruction de plusieurs mausolées à Tombouctou rappelle que nous sommes confrontés aux forces obscurantistes les plus rétrogrades. Notre détermination sera totale pour empêcher AQMI de constituer au Nord Mali des bastions du terrorisme international, qui menacent la paix et la prospérité de l’ensemble de la région, comme notre propre sécurité.

Nous sommes également déterminés à empêcher la fuite en avant du programme nucléaire iranien, par la fermeté et donc par des sanctions, tout en préservant la voie du dialogue.

En matière de défense, mon gouvernement mettra en œuvre les engagements du Président de la République, chef des armées. Le retrait d’Afghanistan des forces françaises combattantes sera effectif à la fin de cette année.

Pour préparer l’avenir, un Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale sera élaboré pour la fin de l’année 2012 et présenté à votre Assemblée au début de l’année 2013; une loi de programmation militaire suivra. Les choix qui s’imposent se feront dans la transparence et la cohérence, au terme d’un débat ouvert et démocratique.

Ces choix assureront les conditions de notre indépendance. Notre force de dissuasion nucléaire, garantie essentielle de notre sécurité, sera maintenue.

Nous nous engagerons résolument en faveur de l’Europe de la défense, qui doit prendre une nouvelle dimension. Fidèles à nos alliances, nous devrons évaluer les conditions dans lesquelles notre pays a rejoint le commandement intégré de l’OTAN.

Je salue devant vous les femmes et les hommes, militaires et civils, engagés dans la défense de notre pays. Ma compassion va à nos soldats morts ou blessés en opérations, aux 87 soldats morts pour la France en Afghanistan. Aux familles des soldats tués, aux blessés qui restent meurtris dans leur chair, je veux dire ici que nous avons le devoir de les accompagner et que nous ne les oublierons pas.

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