Défense : Effectifs en baisse, dépenses liées au personnel en hausse
Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et sur la base des recommandations du dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN), il a été décidé une réduction de 54.000 emplois au sein du ministère de la Défense sur la période 2008-2014.
En 2011, cet objectif a été à moitié atteint, selon le dernier Bilan social des armées. Ainsi, l’an passé, l’effectif sous plafond minstériel d’emplois autorisés (PMEA), exprimé en équivalents temps plein travaillés (ETPT), a été de 296.493 personnels, dont 228.656 militaires et 67.837 civils, soit une baisse de 2,9% par rapport à l’année 2010.
Dans le détail, avec 122.328 soldats, l’armée de Terre représente 53,5% du personnel militaire. Le reste se partage avec l’armée de l’Air (21,8% avec 49.827 aviateurs), la Marine nationale (16,9% avec 38.643 marins) et les autres services de la Défense (7,8%).
L’armée de l’Air, dont le format est près de 2,5 fois moins élevé que celui de l’armée de Terre, a perdu quasiment autant de postes que cette dernière (-2.692 contre -2.813). La Marine compte, quant à elle, 1.225 marins en moins.
Actuellement, les effectifs des armées comptent 15,9% d’officiers, 45% de sous-officiers, 37,8% de militaires du rang et 1,3% de volontaires. Près de 63% des militaires servent sous contrat, soit 1% de plus par rapport à 2010. Enfin, le taux de féminisation reste inchangé, avec 15% de personnels féminins.
Si les effectifs sont en baisse, en revanche, les dépenses liées au personnel (titre 2, qui comprend les rémunérations et indemnités, les cotisations et contributions sociales ainsi que les prestations sociales et autres allocations) sont en hausse de 1,1% par rapport à 2010, pour atteindre 19,6 milliards d’euros, dont 15,1 milliards pour les militaires et 4,6 milliards pour les employés civils de la Défense.
Les pensions pèsent 32% de cette somme, soit 6,3 milliards. Et outre les soldes, 388,6 millions ont été affectés aux dépenses d’accompagnement de la politique des ressources humaines, hors coûts de formation. Ces dernières visent à financer le reclassement des militaires quand ils quittent l’institution (ils ont été 22.766 à faire ce choix en 2011), les indemnités de mobilité et de départ volontaire des personnels civils, etc…
La semaine passée, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a envoyé les lettres de cadrage aux ministres dans l’optique du du projet de loi de finances pour 2013 et du budget pluriannuel 2013-2015. Ainsi, les ministères jugés non prioritaires, dont celui de la Défense, devront réduire leurs effectifs de 2,5% par an afin de faire des économies (ce qui n’est pas gagné pour l’Hôtel de Brienne…). Au rythme qui est le leur actuellement, les armées ne devrait donc pas avoir d’efforts supplémentaires à faire.
En revanche, il pourrait en aller autrement pour ce qui concerne les dépenses de fonctionnement car l’objectif annoncé est de les réduire de 15% sur trois ans (7% en 2013, 4% en 2014 et 4% en 2015), ce qui est plus ambitieux que celui fixé par le gouvernement Fillon, qui tablait sur une baisse de 10%, hors ministère de la Défense.