La marine espagnole désarme un de ses sous-marins

« L’Invicible Armada, ou plus sobrement la marine espagnole, a officiellement retiré du service le sous-marin de classe Agosta « Siroco » de conception française, après 29 ans passés sous le pavillon hispanique et passé 2.300 jours en mer et plus de 33.000 heures en immersion.

Cette décision est une conséquence des réductions budgétaires dues à la crise financière qui frappe le pays, les 25 millions de crédits nécessaires pour lancer son grand carénage ayant manqué à l’état-major espagnol.

Dans un premier temps, il a été question de revendre ce sous-marin à la Thaïlande. Seulement, le projet n’a pas abouti. Aussi, le Siroco sera « cannibalisé » au profit des trois autres submersibles de la classe Agosta encore mis en oeuvre par la marine espagnole.

Enfin, il faut vite le dire car, selon El Confidential Digital, aucun de ces trois sous-marins ne serait actuellement opérationnel : le Galerna a été contraint d’entrer en câle sèche après avoir heurté un quai à Carthagène, un ballast et un réservoir ayant été percés et le Tramontana et le Mistral sont également en réparation.

Normalement, les 4 bâtiments de la classe Agosta doivent être remplacés par des sous-marins S-80, dont le programme, lancé par Madrid en 2004, a été confié à Navantia. Et comme il est désormais de rigueur dans les projets d’armement, ce dernier a connu déjà plusieurs retards : le premier submersible, qui devait être livré en 2012, le sera, si tout se passe comme prévu, en mars 2015.

D’une manière générale, la crise de la dette et l’austérité budgétaire qui en découle ont de quoi inquiéter les amiraux espagnols. Le quotidien El Pais a ainsi récemment évoqué la mise en « activité restreinte » du porte-aéronefs Principe de Asturias ainsi que 2 frégates de la classe Santa Maria, afin de réduire au maximum les coûts de maintenance, sachant que le budget alloué au maintien de la condition opérationnelle des navires espagnols a déjà été réduit de 25% au cours des 4 dernières années.

Pour les experts interrogés par El Pais, cette décision, si elle est appliquée, reviendrait de facto à désarmer ces trois bâtiments. Et d’avancer trois raisons : la situation budgétaire ne risque pas de s’améliorer rapidement, les navires se détérioreront rapidement s’ils ne sont pas entretenus comme il se doit et leur éventuelle remise en service serait beaucoup trop coûteuse.

Et cela est d’autant plus vrai pour le Principe de Asturias dont la modernisation complète, fut annulée en 2003, les 400 millions d’euros nécessaires à cette opération n’ayant pas pu être trouvés.

Cela étant, la marine espagnole ne perdrait pas pour autant ses capacités aéronavales si le Principe de Asturias venait à être désarmés. En effet, le LHD Juan Carlos I, qui lui a été livré en 2011, est en mesure de mettre en oeuvre des AV-8B Harrier.

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