L’adjudant Moralia et le caporal-chef Pissot, victimes du devoir en Guyane (MàJ)

L’identité des deux militaires tués le 27 juin lors d’un accrochage avec des orpailleurs clandestins dans la région de Dorlin, dans l’ouest de la Guyane, a été rendue publique par l’armée de Terre.

Il s’agit de l’adjudant Stéphane Moralia, 29 ans, célibataire et du caporal-chef Sébastien Pissot, 34 ans, pacsé. Les deux hommes appartenaient aux Commandos de recherche et d’actions en jungle (CRAJ) du 9ème Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) de Cayenne.

Admis à l’Ecole nationale des sous-officiers de Saint-Maixent en mars 2002, Stéphane Moralia est affecté au Régiment du Marche du Tchad (RMT) à l’issue de sa scolarité, avec les galons de sergent. Chef de groupe AMX 10P, puis de groupe anti-char courte-portée, il est promu sergent-chef en octobre 2006, puis adjudant 5 ans plus tard.

Engagé à maintes reprises dans des opérations extérieures, ce sous-officier était particulièrement expérimenté : Côte d’Ivoire en 2003, Afghanistan en 2005, Kosovo en 2007 et Liban en 2008. L’année suivante, il avait participé pour la première fois à l’opération Harpie, en Guyane, avant d’enchaîner pour une mission au Tchad, puis, une nouvelle fois, en Côte d’Ivoire.

Décrit comme étant un « homme de terrain au charisme hors du commun », exemplaire et compétent, , il avait rejoint le 9ème RIMa le 1er août 2011. Il était titulaire d’une citation du niveau régiment avec attribution de la croix de la valeur militaire, de la médaille d’outre-mer et de la médaille d’or de la Défense nationale avec citation à l’ordre du régiment.

Le caporal-chef de 1ère classe Sébastien Pissot s’est engagé au 1er RIMa d’Angoulême en décembre 1998. Affecté au 1er escadron après sa formation initiale, il rejoint le 6ème Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMa) au Gabon en qualité de tireur sur ERC-90.

Après cette parenthèse, il retrouve le 1er RIMa en 2006 et devient adjoint chef de patrouille sur véhicule blindé léger en 2008, puis chef de patrouille deux ans plus tard, alors qu’il vient d’être promu au grade de caporal-chef de 1ère classe.

Egalement expérimenté de par le nombre des missions qu’il a accomplies sur un théâtre d’opérations extérieures (Côte d’Ivoire, Djibouti, ex-Yougoslavie, Mayotte, Afghanistan – mission Heracles -, Tchad), le caporal-chef Pissot avait rejoint le 9ème RIMa en août 2011 en qualité de de chef d’équipe débarquée et d’auxiliaire sanitaire à la section de Commandos de recherche et d’actions en jungle.

Militaire « particulièrement compétent et volontaire », servant avec abnégation, le caporal-chef de 1ère classe Pissot était titulaire de la médaille d’outre-mer et de la médaille d’or de la Défense nationale.

L’adjudant Moralia et le caporal-chef de 1ère classe Pissot marchaient en tête d’un groupe d’une trentaine de militaire (gendarmes et marsouins) vers un secteur à partir duquel des tirs avaient atteint, plus tôt dans la journée, un hélicoptère EC-145 de la Gendarmerie nationale quand ils ont été pris à partie.

Au cours de cet accrochage, au cours duquel deux gendarmes ont été gravement atteints, le caporal-chef de 1ère classe Pissot a été mortellement touché alors qu’il portait assistance à l’un de ses camarades blessé. Quant  l’adjudant Moralia, il est décédé des suites de ses blessures à l’antenne médicale de Maripasoula.

Selon le colonel Didier Laumont, le commandant de la gendarmerie en Guyane, il est probable que les agresseurs aient utilisé des armes de guerre, au vu de la nature des blessures constatées.

« On n’avait pas lieu de penser tomber sur des gens avec une telle détermination et dotés d’armes qui ne sont pas celles utilisées habituellement par les garimpeiros (ndlr, les orpailleurs venus du Brésil) » a-t-il expliqué.

« Ce sont des armes qui ont causé des blessures sévères », a-t-il poursuivi, en précisant que les militaires engagés dans l’opération portaient des « gilets pare-balles », qui « résistent aux tirs de fusils de chasse et aux armes de petit calibre ». Or, les militaires ont été touchés à des parties du corps qui étaient censées être protégées.

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