Décès de Robert Galley, Compagnon de la Libération

Grand résistant, Compagnon de la Libération et ancien ministre, Robert Galley vient de s’éteindre à l’âge de 91 ans, à Troyes, ville dont il fut le maire de 1972 à 1995.

Né le 21 janvier 1921, ce fils de médecin a accompli ses études secondaires aux lycées Louis Le Grand à Paris, puis Hoche, à Versailles. Il n’a que 19 ans quand, refusant l’armistice signé par le maréchal Pétain, il s’embarque, depuis Saint-Jean-de-Luz, déguisé en soldat polonais sur le Sobierski, à destination de l’Angleterre. C’est lors de la traversée qu’il prend connaissance de l’appel du général de Gaulle, lancé trois jours plus tôt.

Arrivé à Londres, il rejoint les Forces Françaises Libres et s’engage, le 1er juillet 1940, en tant que simple soldat à la 1ère Compagnie autonome de chars de combat. Après sa période d’instruction, il prend part à l’affaire de Dakar (23-24 septembre 1940), qui se soldera par un échec. Le gouverneur général de cette place stratégique pour le contrôle de l’Empire français, refuse de se rallier au général de Gaulle étant donné qu’il a misé sur le régime de Vichy.

Quelques semaines plus tard, en novembre, il participe aux opérations du Gabon, qui, cette fois, seront un succès pour la France Libre, la garnison vichyste ayant capitulé, ce qui conduira le gouverneur général de Port-Gentil, au suicide.

En juin 1941, et à l’issue de la Campagne de Syrie, Robert Galley est admis au peloton des élèves officiers à Damas. Devenu aspirant de l’arme blindé, il rejoint ensuite l’école britannique des chars au Caire. Sa compagnie étant transformée en « colonne volante », il participe à la bataille d’el-Alamein et se bat en Libye, puis en Tunisie, où son unité est vient en appui aux troupes du général Leclerc.

Promu sous-lieutenant, Robert Galley est affecté au 501e Régiment de Chars de Combat, unité intégrée à la 2e Division Blindée. Débarqué en France le 3 août 1944 et en tant que commandant de la section de pointe du groupement tactique V, il entre en premier à Ecouché 10 jours plus tard. Au cours de cette période, il s’illustre en coupant un convoi de Panzer au tir au canon, en détruisant plusieurs blindés ennemis.

Après avoir participé à la Libération de Paris, le 25 août, il est de toutes les batailles qui suivent pour chasser l’armée nazie hors de France. Il se distingue particulièrement à Andelot, Baccarat et Strasbourg. Par la suite, il commence la campagne d’Allemagne en qualité de commandant de la 1ere Compagnie du 501e RCC, avec laquelle il prendra part à la prise de Berchtesgaden.

Après la guerre, Robert Galley reprend ses études et sort diplômé de l’Ecole centrale des Arts et manufactures en 1949, puis de l’Ecole supérieure des pétroles et moteurs. Un an plus tard, il entame une carrière d’ingénieur à la compagnie chérifienne des pétroles, puis, en 1955, au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). A ce titre, il supervisera la construction de l’usine de plutonium de Marcoule, puis de celle de Pierrelatte, en 1958.

Marié à Jeanne, fille du général Leclerc, en 1960, il est nommé successivement Délégué général à l’informatique (1966), puis président du conseil d’administration de l’Institut de recherche d’Informatique et d’automatisme (1967) par le général de Gaulle, ce qui lui vaudra le surnom de « Monsieur Calcul ».

En 1968, Robert Galley s’engage en politique, sous l’étiquette UDR (le parti gaulliste, ndlr). Elu député de l’Aube sans discontinuer jusqu’en 1978, il occupe plusieurs postes ministériels. Il est successivement ministre de l’Equipement et du Logement (mai-juillet 1968 et de 1974 à 1976), ministre délégué, auprès du Premier ministre, chargé de la Recherche scientifique et desquestions scientifiques et spatiales (168-1969), ministre des Postes et Télécommunications (1969-1972), des Transports (1972-1973), des Armées (1973-1974), de la Coopération (1976-1978 et 1980-1981).

Après un intermède au Sénat en 1980, Robert Galley retrouve l’Assemblée nationale un an plus tard. Il y sera réélu en 1986, 1988, 1993 et 1997. Sa carrière politique aura été assombrie par une mise en examen, en 1998, pour complicité de recel dans l’affaire des emplois fictifs du RPR, ce qui lui vaudra une condamnation de 9 mois de prison avec sursis, bien qu’il se soit défendu de toute malversation.

Grand officier de la Légion d’honneur, Robert Galley avait été cité quatre fois pour la Croix de guerre 39/45 et avait également reçu la médaille coloniale.

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