Un ingénieur russe condamné pour espionnage

C’est en octobre prochain, et après bien des difficultés de mise au point, que le missile balistique intercontinental R30 3M30 Boulava (code Otan SS-NX-30, RSM-56), entrera en service au sein de la marine russe et dotera le sous-marin Iouri Dolgorouki, de la classe Boreï.

D’une portée de 8.000 km, le Boulava peut emporter dix ogives nucléaires de 100 à 150 kilotonnes à trajectoire indépendante. Le développement de ce missile de 3 étages et à propergol solide a été marqué par 7 essais manqués sur 18, les 6 derniers menés entre 2010 et 2011 ayant toutefois été réussis.

Cela étant, la technologie du Boulava n’intéresse pas seulement l’état-major de la marine russe. En effet, le 18 mai, Alexandre Gniteev, un ingénieur impliqué dans la conception de ce missile, a été condamné pour espionnage par le tribunal de la région de Sverdlovsk (Oural) à passer 8 ans dans une colonie pénitentiaire à régime sévère et devra s’acquitter d’une amende de 2.500 euros, ce qui est relativement modeste, eu égard aux faits reprochés.

D’ailleurs, Dmitri Rogozine, le vise Premier-ministre russe par intérim, a estimé trop légère cette peine pour fait d’espionnage. « Si on l’avait condamné à 80 ans de prison, il y aurait moins de traîtres potentiels » a-t-il déclaré.

Le destinataire des informations secrètes subtilisées par l’ingénieur russe n’a pas été précisé par les autorités russes. Ces dernières ont seulement fait indiqué qu’il s’agissait « d’un service de renseignement étranger ».

Récemment, un officier russe, le lieutenant-colonel Vladimir Nesterets, a été condamné à 13 ans de camp à régime sévère pour avoir communiqué, contre rémunération, des données concernant des missiles balistiques (Topol-M ou Iars) à la CIA.

Mais la Chine n’est pas en reste non plus. En octobre 2010, un interprète chinois, oeuvrant au sein de délégations officielles, avaient été arrêté par le FSB, le contre-espionnage russe, pour avoir tenté d’obtenir des renseignement sur le système de défense aérienne S-300 en proposant de l’argent à des « citoyens russes ». Plus tôt, deux professeurs spécialistes des missiles et travaillant pour l’Université Baltiïski Voïenmekh avaient été confondus d’activités d’espionnage au profit de Pékin.

Selon l’ancien président russe, redevenu Premier ministre, Dmitri Medvedev, le FSB a en 2011, démasqué près de 200 espions.  » Ces chiffres montrent que l’activité des services spéciaux étrangers ne faiblit pas, ils remplissent leur tâche » avait-il alors déclaré.

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