Le convoi du général Mood, le chef des observateurs de l’ONU en Syrie, visé par un attentat

Afin de mettre un terme aux violences sanglantes qui endeuillent la Syrie depuis maintenant plus de 14 mois, sur fond de contestation de régime de Bachar el-Assad, l’ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a fait accepter un plan de plaix prévoyant l’instauration d’un cessez-le-feu.

Pour que ce dernier soit respecté, il a été décidé de déployer, en territoire syrien, des observateurs militaires, dans le cadre de la mission appelée MISNUS (Mission de supervision des Nations Unies en Syrie), placée sous le commandement du général norvégien Robert Mood. A terme, 300 « bérets bleus » seront chargés de cette opération pour le moins délicate. Il n’est en effet pas très confortable d’être pris entre deux feux…

Et la preuve en a été donné ce 9 mai. En effet, à l’entrée de la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie, un convoi d’observateurs des Nations unies, dans lequel se trouvait le général Mood, a été la cible d’un attentat qui a blessé 6 soldats de l’armée régulière syrienne. L’engin explosif a été actionné lors du passage de 4 véhicules de l’ONU. Mais c’est celui des militaires syriens qui a été touché.

« C’est un exemple concret de violence dont les Syriens n’ont pas besoin. Il est impératif que la violence, sous toutes ses formes, cesse. Nous restons concentrés sur notre mission » a commenté l’officier norvégien. « Nous restons concentrés sur notre mission. Actuellement, 70 observateurs sont déployés en Syrie. Ils seront 100 dans les deux prochains jours » a-t-il ajouté.

Pour le Conseil national syrien (CNS), qui fédére plusieurs mouvements d’opposition, la responsabilité de cet attentat revient au régime syrien, qui, selon un des membres de son bureau exécutif, cherche à « éloigner les observateurs du terrain alors que le peuple syrien demande qu’on augmente leur nombre » et à faire « corroborer sa théorie sur la présence de terroristes et de salafistes en Syrie, ce qui est contraire à la réalité ». Sur ce dernier point, qu’il soit permis d’en douter, la Russie et les Etats-Unis étant d’accord sur le fait que des jihadistes sont bel et bien actifs dans le pays.

Quoi qu’il en soit, Kofi Annan a admis, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 8 mai, qu’il est « très difficile de convaincre » le régime syrien et les rebelles de déposer les armes, « même si l’activité militaire a légèrement diminué » depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Selon lui, son plan « reste l’unique chance de stabiliser le pays », et cela, malgré « l’inquiétude profonde » de le voir « s’enfoncer dans une guerre civile complète ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]