Le mouvement taleb afghan lance officiellement son offensive de printemps

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, et quitte à le répéter, l’insurrection afghane n’est pas monolithique. Le plus connu, le mouvement taleb, dont la direction (choura) est établie à Quetta, au Pakistan, en est une des composantes.

L’on y trouve aussi le Hezb-e-Islami du seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar, divers groupes jihadistes, comme par exemple le Mouvement islamique d’Ouzbékistan ou encore le Lashkar-e-Taïba, dont les militants commettent des actions ponctuelles en Afghanistan.

Mais l’un des plus actifs reste le réseau Haqqani, qui dispose de bases arrières dans le Nord-Waziristan, au Pakistan, et dont il est dit que le fondateur, Jalaluddin Haqqani, siège à la choura de Quetta tout en disposant de son autonomie opérationnelle. Ce groupe a ainsi lancé son offensive de printemps le 15 avril dernier, par des attaques coordonnées commises à Kaboul, Jalalabad, Gardez et Pul-e-Alam.

Quant au mouvement taleb, dont la zone d’activité concerne surtout le sud de l’Afghanistan, où se trouvent ses bastions historiques, il vient d’annoncer que son offensive de printemps commencerait à partir du 3 mai. Appelée « Al-Farouq », elle visera « envahisseurs étrangers, leurs conseillers, leurs sous-traitants et tous ceux qui les aident militairement et par le renseignement ».

Le nom de cette opération pourrait être une référence à Omar Ibn Al-Khattab, dit Al Farouq. Ce dernier était un ami proche du prophète Mahomet. Alors que les chiites le voient comme un usurpateur, il est considéré par les musulmans sunnites comme étant le second des « califes bien guidés ». Lors de son califat, il a livré plusieurs batailles pour le contrôle de Damas, de l’Irak, de Jerusalem et de l’Egypte.

Cela étant, et selon des informations fournies par le NDS, le service de renseignement afghan, au moins 25 dirigeants expérimentés du mouvement taleb, dont le maulvi Mohammed Ismael, le responsable militaire du réseau et le gouverneur fantôme de la province de Laghman, Shahid Khel, et auraient été exécutés par des factions rivales en avril dernier.

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