L’épave d’un Heinkel 219 retrouvée au large du Danemark
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, le Heinkel 219 « Uhu » (hibou) s’imposa rapidement parmi les meilleurs avions de chasse de nuit. Très sophistiqué pour son époque avec son radar embarqué Telefunken FuG 220 Lichtenstein SN-2 et ses sièges éjectables (une première dans l’histoire de l’aéronautique), cet appareil fut développé afin de contrer les bombardements nocturnes alliés ainsi que le redoutable de Havilland Mosquito de la Royal Air Force.
En juin 1943, lors d’une première mission d’essai, un He-219 abatti 5 bombardiers en demi-heure. Mieux encore, dans les 10 jours suivants, des exemplaires de pré-série détruisirent une vingtaine d’appareils alliés, dont 6 Mosquito, qui étaient alors considérés comme quasiment invulnérables.
D’une longueur de 15.54 mètres pour une envergure de 18 mètres, le He-219 était armé de 6 canons MG 15 de 20mm, dont 4 sous le fuselage et 2 sous les ailes, ainsi que de 2 autres de type MK 108 orientés à 65° vers l’arrière. Mis en oeuvre par un pilote et un radariste, il pouvait évoluer jusqu’à 9.800 mètres d’altitude et atteindre la vitesse maximale de 585 km/h grâce à ses deux moteurs moteurs Daimler-Benz DB-603E à 12 cylindres.
Cela étant, l’entrée en service du He-219 au sein de la Luftwaffe ne permit pas de renverser le rapport de force, lequel était favorable aux alliés. Les bombardements des centres de production allemands portèrent leurs fruits et limitèrent l’assemblage de ces avions. Au final, moins de 300 furent construits, dont certains, après avril 1944, hors d’Allemagne. Une autre raison tient à la complexité de cet appareil, qui demandait alors une main d’oeuvre qualifiée qui se faisait de plus en plus rare à mesure que la fin du IIIe Reich approchait.
A l’issue du conflit, quelques He-219 furent récupérés par les Alliés, notamment par l’US Army Air Forces, dans le cadre de l’opération LUSTY (Luftwaffe Secret Technology), visant à étudier les avancées technologiques de l’industrie aéronautique allemande. De nos jours, il n’en reste plus qu’un seul exemplaire, lequel est exposé au National Air and Space Museum du Smithsonian Institute.
Mais ce dernier ne devrait plus être le seul. En effet, le 23 avril dernier, l’épave d’un He-219 a été remontée à l’air libre alors qu’elle gisait à 3 trois mètres de profondeur, au large des côtes danoises, plus précisément dans la baie de Tannis, à l’ouest de la pointe nord de la péninsule du Jutland, où le Nachtjagdgeschwader 1 (escadron de chasse de nuit) de la Luftwaffe avait fait mouvement en 1945.
En fait, les débris de cet avion avaient été repérés l’an dernier, après une violente tempête. Seulement, étant donné leur séjour prolongé dans l’eau salée, leur état est très détérioré. Ils sont maintenant en cours d’examen par les experts du musée militaire d’Aalborg, lequel pourrait décider de rénover l’appareil.