La Corée du Nord a exhibé de faux missiles intercontinentaux

Après l’échec du lancement de sa fusée « Unha 3 » censée mettre un satellite d’observation en orbite, la Corée du Nord est soupçonnée de préparer de nouvelles provocations à l’égard de son voisin du Sud afin de redorer le blason du régime de Kim Jong-un.

Ce dernier multiplie en effet les menaces contre Séoul, parlant « d’actions spéciales » avec des « moyens sans précédents ». Et l’on se souvient, par le passé, de la réalisation d’un second essai nucléaire, du torpillage de la corvette de la marine sud-coréenne « Cheonan » ou encore du bombardement de l’île de Yeonpyeong… Cela dit, Washington est aussi dans le collimateur de Pyongyang, étant donné que la diplomatie américaine a demandé de nouvelles sanctions à son encontre au lendemain du lancement raté de sa fusée Unha 3.

« Notre armée est équipée d’armements puissants et modernes capables de défaire les États-Unis » a ainsi affirmé le vice-maréchal nord-coréen Ri Yong-ho, le 25 avril. Pour le coup, cet officier semble bien présomptueux…

En effet, les 6 nouveaux missiles intercontinentaux nord-coréens KN-8 qui ont été montrés lors du défilé militaire organisé à Pyongyang le 15 avril dernier en l’honneur de Kim Il-sung, le fondateur du régime, ne seraient que des maquettes. C’est du moins l’opinion affirmée [.pdf] par deux experts allemands, Markus Schiller et Robert H. Schmucker, qui ont méticuleusement étudié les clichés diffusés à cette occasion.

Plusieurs éléments ont éveillé les doutes de ces deux spécialistes. Ainsi, la surface des têtes de missiles était ondulée, « comme si une fine feuille de métal avait été collée sur un cadre » (voir photographie ci-dessus). Qui plus est, tous les engins présentés n’avaient pas les mêmes dimensions et leur taille de correspondait pas à la capacité de leur lanceur, dont le châssis pourrait avoir été construit en Chine.

Autre argument : un missile mobile de 18 mètres de long fonctionne toujours avec du carburant solide. Et les KN-8 observés disposeraient de vannes pour des propergols liquides.

Et ces deux experts de conclure qu’il n’y aucune preuve indiquant que la Corée du Nord dispose de missiles intercontinentaux, qui plus est aptes à recevoir des charges nucléaires. Cela étant, ces maquettes pourraient être le signe que le pays a un programme en cours dans ce domaine. En 1994, Pyongyang avait déjà fait le coup en faisant défiler une maquette du Taepodong-2, un engin censé avoir une portée de 6.500 km, mais dont les tirs d’essais ont été peu concluants.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]