1.800 militaires français participent à l’exercice Gulf 2012 aux Emirats arabes unis

La France et les Emirats arabes unis entretiennent depuis relativement longtemps des relations étroites dans le domaine militaire. Cette coopération s’est accentuée au cours de ces dernières années, notamment après la signature d’un nouvel accord de défense visant à remplacer celui qui avait été conclu en 1995.

Depuis, la France dipose d’une base permanente dans cette région, laquelle présente intérêt stratégique étant donné qu’elle est située dans l’arc de crise défini par le dernier Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) et qu’elle est proche du détroit d’Ormuz, par où transite 40% du trafic maritime pétrolier mondial.

Selon le président Sarkozy, qui s’était exprimé dans les colonnes de la revue Diplomatie au sujet de cette question, ce nouvel accord stipule « que nous déciderions en commun des réponses spécifiques et adaptées, y compris militaires, lorsque la sécurité, la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance des Emirats sont affectées ».

Quoi qu’il en soit, cette coopération militaire passe par des manoeuvres conjointes, comme celle appelée Gulf 2012, à laquelle participent 1.800 militaires français, dont 1.100 ont été projetés depuis la France.

Cet exercice mobilise des avions de combats Mirage 2000-5 et Rafale, un E3-F AWACS, des hélicoptères Puma, 1 détachement de défense sol-air venu de Saint-Dizier, la frégate anti-aérienne Cassard, 1 état-major tactique ainsi qu’un Groupement tactique interarmes (GTIA).

Ces entraînements conjoints, qui ont commencé le 15 avril dernier, doivent se dérouler en deux phases. La première vise à activer une chaîne de commandement interarmées multinationale et concerne donc les postes de commandement (CPX, Command Post Exercise). Pendant ce temps, les unités sur le terrain, qu’elles soient françaises et émiraties s’entraînent ensemble par le biais de séances de tir ou de démonstrations (AFT, Affiliation Training).

La seconde, qui débutera le 28 avril pour prendre fin le 3 mai, sera l’occasion de faire manoeuvrer toutes les composantes sur le terrain (FTX, Field Training Exercice), en fonction des plans et des ordres établis par les postes de commandement. En quelque sorte, il s’agira de valider les acquis de la phase CPX.

« Si le scenario prend en compte les réalités locales (géographie, composition des forces françaises et émiriennes), l’exercice s’appuie sur des éléments fictifs développés à des fins didactiques permettant de faire manœuvrer de façon combinée l’ensemble des composantes françaises et émiriennes, et de faire travailler tous les niveaux de commandement et d’action lors des trois phases : montée en puissance, engagement et stabilisation » explique l’Etat-major des armées. En clair, Gulf 2012 doit permettre « de renforcer l’interopérabilité à tous niveaux et la connaissance réciproque des modes de raisonnement et de fonctionnement ».

Coïncidence, ces manoeuvres se déroulent alors que la tension est montée d’un cran entre les Emirats arabes unis et l’Iran au sujet de l’île Abu Moussa, dont la souveraineté est revendiquée par les deux pays.

Photo : (c) EMA

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