Elections 2012 : Pour Jacques Cheminade, la France doit participer à une « initiative de défense terrestre »

A l’occasion de l’élection présidentielle 2012, Zone Militaire a évoqué les propositions en matière de politique de défense de pratiquement tous les candidats. Enfin presque, car celles de Jacques Cheminade n’ont pas encore été abordées. Ce qui devait être fait par souci d’équité.

Ainsi, le fondateur du parti « Solidarité et Progrès », qui a soumis des idées pour le moins originales, n’a pas oublié la défense dans son programme. Mais il ne met pas la mode au pays, comme l’on dit, quand il affirme vouloir « retirer nos troupes d’Afghanistan ». Quant à l’Otan, il souhaite, lui aussi, en sortir.

A ce sujet, il cite « l’article 123 du Traité de fonctionnement de l’UE, qui entérine la prépondérance de l’Otan sur la défense européenne ». Sauf que ledit article concerne la Banque centrale européenne (BCE) dont on a du mal à voir le lien avec l’Otan. En revanche, il est en effet question de l’Alliance atlantique dans l’article 42 dans la version consolidée du Traité sur l’Union européenne, lequel indique que « la politique de l’Union (…) respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre. »

Mais pour Jacques Cheminade, la priorité des forces armées est la défense du territoire national – ce qui est déjà la cas… Sinon, c’est à se demander à quoi sert la dissuasion nucléaire. -, « avec d’une part les moyens les plus avancés de l’époque, fondés sur la composante professionnelle et déployés partout pour dissuader, et d’autre part, une armée de milice organisée sur le territoire national, formée et prête à se mobiliser face aux dangers extérieurs ». D’où sa proposition de remettre au goût du jour un  » service civique obligatoire de six mois pour rétablir le lien Armée-Nation » et « éviter la ‘ghettoïsation » d’une communauté militaire repliée sur ses professionnels ». Dont Acte.

Dans le même temps, Jacques Cheminade veut mener une « guerre utile contre le sous-développement » en mobilisant les moyens de l’armée « pour réaliser de grands projets civils », notamment en Afrique, et cela, dans le cadre d’une « stratégie » visant à « servir un nouvel ordre international fondé sur la paix par le développement mutuel entre peuples et nations ».

Mais Jacques Cheminade porte avant tout un intérêt pour la conquête spatiale. Et, sans doute inspiré par Bruce Willis dans le film Armaggedon, il propose que la France s’investisse dans une « Initiative de défense terrestre » qui, avec des satellites « dotés d’armes à énergie dirigée » viserait à détruire des missiles nucléaires, voire des « corps célestes susceptibles de menacer la Terre ».

Cela étant, ce candidat développe un point intéressant quand il propose de « faire de l’armée le levier d’un renouvellement technologique, de recherches et de découvertes, un vecteur de croissance économique bénéfique autant au civil qu’au militaire ». Cela n’est pas insensé quand l’on sait, par exemple, qu’Internet est le descendant de l’Arpanet, un système mis au point par le Pentagone dans les années 1960 afin de garantir la continuité des communications en cas d’attaque nucléaire.

Seulement, cette idée est déjà mise en application, via le dispositif RAPID (régime d’appui pour l’innovation duale), qui concerne le développement de projets à fort potentiel technologique pouvant avoir des applications duales (c’est à dire civiles et militaires). Un fonds de 40 millions d’euros lui a été attribué en 2012.

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