La France, l’Allemagne et les Pays-Bas s’engagent sur le ravitaillement en vol

Le 22 mars, les ministres de la Défense des Etats membres de l’UE, à l’exception de celui du Danemark, annoncèrent leur intention de développer et de mutualiser les moyens européens en matière de ravitaillement en vol sous l’égide de l’Agence européenne de défense (AED).

Mais certains pays ont l’intention d’aller vite sur ce dossier. En effet, le 18 avril, à l’occasion d’un réunion ministérielle de l’Otan, à Bruxelles, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas ont fait part de leur décision d’être les « nations cadres » pour mener à bien ce projet, qui vise donc à accroître et à partager, d’ici 2020, les capacités en matière de ravitaillement en vol

« L’initiative est lancée par trois pays mais elle est ouverte à tous les pays européens. Il y a un véritable intérêt de leur part » a expliqué Gérard Longuet, le ministre français de la Défense.

Le ravitaillement en vol aura été l’une des lacunes constatées (bien qu’identifiée depuis longtemps) lors de l’opération Unified Protector, menée par l’Otan en Libye, l’an passé. De fait, si les pays européens – France et Royaume-Uni en tête – qui y ont été engagés ont assuré l’essentiel des sorties aériennes au-dessus du territoire libyen, 80% des missions de ravitaillement en vol ont été menées par l’aviation américaine.

Et pour cause : avec seulement 10 pays européens qui se partagent une flotte non homogène de 42 avions ravitailleurs, il était compliqué de se passer du soutien américain.

Ce programme, porté par la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, pourrait entrer dans le cadre de l’initiative « Smart Defence » (Défense intelligente), qui consiste, pour l’Otan, à encourager les coopérations entre ses membres afin faire face à l’austérité qui affecte la plupart des budgets de la défense européens.

Par ailleurs, et toujours dans le même esprit, les pays du Bénélux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) ont signé, également le 18 avril, une déclaration d’intention de coopération en matière de défense. Il s’agit d’aller dans le sens du intégration de leurs forces armées respectives, ce qui pourraient les amener à participer conjointement aux opérations de l’Otan et de l’Union européenne.

Les domaines concernés par cette initiative sont la logistique, la formation, l’entraînement et, selon le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, « l’exécution de certaines tâches militaires et de l’acquisition de matériel ». Sur le dernier point, si la Belgique envisage à moyen terme de renouveller ses F-16, l’on peut penser que le F-35 de Lockheed-Martin aura un avantage déterminant dans la mesure où cet avion doit normalement équiper les forces aériennes néerlandaises.

Cela étant, la Belgique et les Pays-Bas ont déjà intégré, depuis 1995, leurs forces navales au sein de l’Amiral Benelux, qui est un état-major conjoint installé à Den Helder, d’où il supervise certaines opérations dans lesquelles sont engagés des bâtiments appartenant aux deux pays.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]