Les Cigognes en Suisse
Les plus anciens se souviennent sans doute de la série « Les nouveaux chevaliers du ciel », avec Christian Vadim et Thierry Redler dans les rôles de Tanguy et Laverdure, diffusée par TF1 en 1988. Cette fiction n’était pas sans qualité au regard du film Top Gun, sorti deux ans plus tôt, même si certains ne manquèrent pas d’y voir une campagne promotionnelle de l’armée de l’Air. En tout cas, c’était l’occasion pour cette dernière de présenter au grand public ses avions ainsi qu’une partie de ses missions.
Quoi qu’il en soit, l’un des épisodes, intitulé « Vista Diaboli », avait été quelque peu déconcertant dans la mesure où il n’était pas question de l’armée de l’Air mais des forces aériennes suisses. Selon le scénario, Tanguy et Laverdure, alors affectés à l’Escadron de Chasse 1/2 Cigognes, furent envoyés en Suisse dans le cadre d’un échange de pilotes et troquèrent ainsi le Mirage 2000 pour le F-5 Tiger, appareil appelé à être remplacé, si l’on en reste là, par le Gripen au détriment du Rafale de Dassault Aviation.
Aussi, après le choix annoncé par Berne en novembre dernier en faveur de l’avion suédois, l’édition 2012 de l’exercice Epervier est là pour rappeler les liens qui unissent la France et la Suisse dans le domaine militaire, au-delà des questions industrielles ou de secret bancaire.
Ainsi, depuis le 16 avril et pendant près de 2 semaines, un détachement de 5 Mirage 2000-5 de l’Escadron de Chasse 1/2 « Cigognes » de la base aérienne de Luxeuil a pris ses quartiers à Payerne, en Suisse, afin de prendre part à ces manoeuvres aériennes qui visent à entraîner les pilotes des deux pays au combat aérien longue portée BVR (Beyond Visual Range) et rapproché (Dog Fight).
Outre les 5 Mirage 2000-5 de l’EC 1/2 « Cigognes », l’armée de l’Air a également engagé un C-160 Transall pour des missions de ravitaillement. De leur côté, les forces aériennes suisses ont mobilisé des F/A-18 Hornet de l’escadre d’aviation n°11 (FL Geschw 11).
« Sur le plan juridique, cette campagne est fondée sur un accord entre le Conseil fédéral suisse et le Gouvernement de la République française relatif aux activités communes d’instruction et d’entraînement des armées françaises et de l’armée suisse » ont expliqué les autorités hélvétiques.
Par ailleurs, un pilote suisse est actuellement intégré au sein de l’EC 1/2 Cigognes, de même qu’un de ses homologues français vole sur F/A 18 à Payerne.
Avec une trentaines d’activités, comme par exemple l’utilisation d’une zone commune d’entraînement transfrontalier (CBA-25) ou encore les échanges de pilotes et la formation, la coopération entre l’armée de l’Air et les forces aériennes suisses est excellente.
Ces relations ne s’arrêtent pas aux opérations aériennes. La coopération « Terre » permet des échanges entre militaires français et suisses sur le combat en montagne, le déminage ou encore les techniques de tir.
