Le père Lallemand promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur

Par un décret signé le 6 avril dernier, le père Yannick Lallemand a été promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur, ce qui est plutôt rare pour un aumônier catholique militaire. Cette décoration lui sera remise à Aubagne, le 30 avril prochain, à l’occasion de la commémoration du 149ème anniversaire du combat de Camerone, où la Légion étrangère se montra héroïque.

Officier lors des évènements en Algérie au cours desquels il a perdu son frère, également soldat, Yannick Lallemand décide d’entrer au séminaire afin de devenir prêtre. A l’issue, il est affecté à l’aumônerie militaire avant de rejoindre le 3ème Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine (RPIMa) de Carcassonne.

Au cours des années 1970, il devient le Padre du 2e Régiment Etranger Parachutiste (REP), de Calvi. C’est avec cette unité qu’il va prendre part à l’opération aéroportée Bonite, lancée afin de sauver des ressortissants européens pris au piège par les milices katangaises à Kolwezi.

« Un saut de plus…J’ai sauté derrière le chef de corps avec le médecin. Je pensais à ma mère. Mon frère officier a été tué en Algérie. Je me souviens parfaitement quand un colonel est venu l’annoncer à ma mère…En arrivant au sol, j’ai atterri sur le cadavre d’un Africain. Il y en avait partout. Les chiens rôdaient. L’odeur était abominable. La mission a été remplie par le REP. Avant de quitter Kolwezi, j’ai célébré une messe » a-t-il confié au sujet de cet épisode à Henri Weill pour son ouvrage « Légionnaires » (Pascal Galodé Editeurs, 2011).

En 1983, le père Lallemand est au Liban, où il va vivre l’une des plus douloureuses expériences qui soit lors de l’attentat du Drakkar, commis contre les parachutistes français (58 tués, dont 55 appartenaient au 1er RCP et au 9e RCP) qu’il côtoyait quotidiennement. Lors des opérations de secours, il encourage les soldats coincés sous les gravats à tenir et accompagne dans leurs derniers moments ceux qui ne reviendront pas.

Après le Liban, le padre va prendre part à plusieurs missions de l’armée française, dont l’opération Manta, au Tchad, pays auquel il consacrera 10 ans de sa vie, en aidant du mieux qu’il peut la population civile au sein de communautés chrétiennes locales et auprès de l’armée tchadienne.

En tant qu’aumônier militaire, le père Lallemand a effectué plus de 900 sauts en parachute, notamment pour accompagner les recrues pour qui c’était le premier. Il effectuera également bon nombre de marches « képi blanc » avec les jeunes légionnaires passés par le 4e Régiment Etranger de Castelnaudary.

En 2007, le père Lallemand rejoint le Commandement de la Légion étrangère, à Aubagne et s’occupe des pensionnaires de l’Institut des Invalides de la Légion Etrangère de Puyloubier et de la Maison du légionnaire d’Auriol ainsi que des blessés et des malades de l’hôpital Laveran, à Marseille.

« Toujours par monts et par vaux malgré un nombre hautement respectable de printemps passé dans nos rangs il est assurément celui qui connait le mieux la situation et la vie de nos anciens comme de nos plus jeunes légionnaires. Durant ses visites, il donne les sacrements, son sourire rayonnant qui réchauffe même les cœurs les plus endurcis et, outre les grâces spirituelles il n’omet jamais les petits réconforts physiques et parfois financiers qui permettent au moral de tenir bon, au moins jusqu’à la prochaine visite » peut-on lire à son sujet sur le site de la 13ème Demi-Brigade de la Légion étrangère (DBLE).

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