Afghanistan : François Hollande maintient sa promesse de retirer les troupes françaises avant la fin 2012, sauf si…

Invité de l’émission « Des paroles et des actes » de la chaîne de télévision France 2 dans le cadre de la campagne officielle de l’élection présidentielle, le 11 avril, le candidat socialiste, François Hollande, a brièvement été interrogé sur son intention, en cas de victoire au soir du 6 mai, de retirer les forces françaises d’Afghanistan d’ici la fin de l’année 2012, soit un an avant le terme fixé par le président Sarkozy pour ce qui concernent les troupes combattantes.

« A la suite d’une dernière tragédie, Nicolas Sarkozy a accéléré le retrait, c’était prévu en 2014, ça sera fin 2013 (…) Moi, j’ai toujours dit que le désengagement devait se produire au lendemain de l’élection présidentielle pour avoir terminé à la fin de l’année 2012 » a ainsi déclaré François Hollande, après avoir rappelé qu’il s’était opposé à l’envoi de renforts français en Afghanistan en 2008.

« Il n’y aura pas, là encore, de changement de ma position (…) il n’y aura pas de surprise, ce que j’ai dit, je le ferai, je le dirai au sommet de l’Otan qui se réunira à la fin du mois de mai, c’est à dire toute suite après l’élection présidentielle » a-t-il ajouté.

Bien qu’un retrait des forces françaises dans un délai aussi court risque de poser des problèmes logistiques – encore une fois, rapatrier des centaines de véhicules blindés et des milliers de tonnes de matériels qu’il n’est pas question de laisser sur place alors que les voies pour sortir de l’Afghanistan sont au pire, fermées (comme celles passant par le Pakistan), ou au mieux très coûteuses (les Républiques d’Asie centrale n’étant pas disposées à faire de cadeaux sur les droits de passage).

En outre, ce retrait se ferait sous la menace diffuse des insurgés, chaque convoi logistique pouvant être une cible potentielle. Et le risque sera d’autant plus important à mesure que les effectifs iront en diminuant. Se retirer en bon ordre n’est pas une chose aussi facile que l’on peut le penser et la planification d’une telle opération sera, elle aussi, compliquée.

Quoi qu’il en soit, pour François Hollande, « il faut toujours un objectif politique parce que sinon, il y a toujours des raisons (sous-entendu, pour ne rien faire) ». D’où le maintien, en cas de victoire, de sa volonté de retrier les troupes françaises d’Afghanistan. « Nous ne dérogerons pas à cet objectif de fin 2012 » a-t-il insisté, avant de préciser : « sauf s’il y avait une impossibilité matérielle qui ne m’est pas encore démontrée aujourd’hui ».

En charge des questions de défense dans l’équipe de campagne du candidat socialiste, Jean-Yves Le Drian « n’a pas souhaité faire de commentaire sur la manière dont un retrait aussi délicat serait géré », selon l’agence Reuters, qui l’a interrogé sur cette question. « Cela ne veut pas dire que nous quittions l’Afghanistan. Nous sommes déterminés à poursuivre la coopération militaro-technique » a-t-il toutefois précisé, en citant le développement de l’Afghanistan et la formation de ses forces de sécurité.

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