L’US Coast Guard a coulé un chalutier japonais à la dérive

Cela aurait pu être une mission digne de Dirk Pitt, le héros récurrent imaginé par le romancier américain Clive Cussler. Quand le tsunami qui a ravagé la côte nord-est du Japon, en mars 2011, près de cinq millions de tonnes d’objets et de débris ont été rejetés à la mer. Selon les estimations, environ 70% ont probablement sombré. Il en reste donc 30%, soit 1,5 millions de tonnes, qui, étant à la dérive, sont suceptibles d’atteindre les côtes du Canada et des Etats-Unis.

Parmi ces objets emportés par la vague géante se trouvait un chalutier japonais, le Ryou-Un Maru. Privé de son équipage, le navire était donc devenu un « vaisseau fantome ». Repéré le 24 mars dernier près des côtes canadiennes, le bâtiment avait ensuite dérivé au large de l’Alaska.

Seulement, le Ryou-Un Maru présentait un danger pour la navigation maritime étant donné ses dimensions et l’absense de feux de position. Et comme en reprendre le contrôle s’avérait délicat, les garde-côtes américains prirent la décision de le couler.

« Pour la sécurité des marins, faire couler le bateau était la façon la plus rapide et appropriée pour résoudre le problème posé par ce navire abandonné » a ainsi expliqué le capitaine Daniel Travers, le responsable des situations de crise de l’US Coast Guard en Alaska.

Et cela d’autant plus que le capitaine d’un chalutier canadien, le Berenice C, présent dans le secteur, a renoncé à remorquer le Ryou-Un Maru, estimant que la tâche était trop compliquée.

Ainsi, l’opération a commencé le 5 avril, à 13H00 locales (21H00 GMT), à 290 km des côte de l’Alaska, sous la surveillance d’un Hercules C-130 de l’US Coast Guard. L’Anacapa, un patrouilleur de 34 mètres de long, armé par un équipage de 16 marins et doté d’un canon MK 38 25mm et de deux mitrailleuses M2.50 cal MG, a donc lancé deux salves d’explosifs sur le navire japonais. Ce dernier a finalement coulé et repose désormais par 1.850 mètres de profondeur.

Quant au risque de pollution dû à la présence éventuelle de carburant bord du Ryou-Un Maru, les garde-côtes ont assuré qu’il « va se dissoudre très rapidement » et qu’il « ne présentera que des risques lilmités pour l’environnement ».

Aux Etats-Unis, les missions relevant de l’Action de l’Etat en mer sont confiées à l’US Coast Guard et non, comme en France, à plusieurs services différents.

L’US Coast Guard est l’une des branches des forces armées américaines mais, en temps de paix, ce commandement est placé pour emploi sous l’autorité de département à la Sécurité intérieur. En cas de guerre, il est susceptible de passer sous le contrôle de l’US Navy.

Pour leurs missions, les garde-côtes disposent de plus de 2.000 bateaux (de la vedette au brise-glace) et d’une quarantaine d’avions, dont une douzaine de Falcon 20 (HU-25 Guardian) pour la surveillance maritime, et près de 152 hélicoptères, dont 92 HH-65 A Dolphin, plus connus en France sous le nom d’Eurocopter AS365 Dauphin.

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