Matignon aura à trancher le différend qui oppose la Défense et Bercy au sujet des futurs postes radio de l’armée

Le Comité ministériel d’investissement de la Défense (CMI), qui aurait dû avoir lieu le 20 mars dernier avant d’être reporté à cause des évènements de Toulouse, s’est finalement tenu le 4 avril. Et, selon l’édition de ce  jour du quotidien économique « Les Echos », il a été pris la décision de notifier à Thales la première tranche d’un contrat portant sur le remplacement des postes radios PR4G actuellement utilisés par les forces armées françaises.

Ainsi, le ministre de la Défense, Gérard Longuet, est passé outre les réserves exprimées par le ministère des Finances, lequel estime que notifier ce contrat – d’une valeur d’un milliard d’euros – n’est pas raisonnable étant donné la situation budgétaire et la proximité du premier tour de l’élection présidentielle.

Inscrit dans la Loi de Finances, ce programme de renouvellement des postes PR4G, appelé CONTACT (Communications numérisées tactiques et de théâtre) et basé sur la technologie « radio-logicielle », coûtera, au final 4 milliards d’euros. Il s’agit de doter les forces de systèmes permettant « une plus grande souplesse dans la gestion de l’interopérabilité » et offrant des « services haut débit étendus et normalisés au profit de tous les acteurs déployés en coalition sur les théâtres d’opérations. »

La première tranche permettrait d’acquérir les premiers milliers de postes CONTACT pour 750 millions d’euros. En outre, Thales serait prêt à prendre à sa charge les 250 millions d’euros de frais de développement. Mais là encore, Bercy estime que le groupe d’électronique pourrait faire un effort supplémentaire, d’autant plus que ce contrat lui mettrait le pied à l’étrier pour viser d’autres marchés à l’exportation, étant donné qu’il y a 150.000 PR4G en service dans 43 pays à remplacer.

Comme les positions du ministre de la Défense et de celui des Finances sont inconciliables, il reviendra alors au Premier ministre, François Fillon, de trancher la question. Et pour cela, Matignon dispose d’un peu plus d’un mois, voire même moins si l’on considère qu’aucune décision importante ne sera prise entre les deux tours de l’élection présidentielle.

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