En 4 ans, les forces aériennes indiennes ont perdu 33 avions de combat

Selon le ministre indien de la Défense, A.K Antony, qui s’est exprimé sur le sujet devant le Parlement le mois dernier, les forces aériennes du pays ont perdu 33 avions de combat au cours de la période allant du 1er avril 2008 au 13 mars 2012, sur un total de plus de 600 appareils mis en oeuvre au sein de l’Indian Air Force (IAF) et de l’Indian Naval Air Arm. Et c’est sans oublier les accidents de 10 hélicoptères et de 17 autres avions militaires.

En service depuis les années 1960, le MiG-21 Bison peut être considéré comme étant le « faiseur de veuves » de l’IAF puisque pas moins de 16 exemplaires ont été perdus au cours de cette période. Au total, ce sont 27 MiGs qui ont été impliqués dans des accidents, de même que 3 Sukhoi SU-30, 1 Jaguar et 2 Mirage 2000H, dont un a été perdu le 24 février dernier.

Ces accidents ont causé la mort de 26 militaires indiens – dont 13 pilotes – ainsi que celle de 6 civils. Selon A.K Antony, ce taux d’attrition particulièrement élevé s’explique par des erreurs humaines et des problèmes techniques. Sans oublier la vétusté de certains modèles, à commencer d’ailleurs par les MiG-21, qui seront remplacés une fois que le contrat MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) sera finalisé avec Dassault Aviation.

Pour l’ambassadeur russe en poste à New Delhi, Alexandre Kadakin, le nombre élevé d’accidents ayant impliqué des MiG n’est pas surprenant. Selon lui, l’IAF doit revoir ses procédures d’acquisition en matière de pièces de rechange, dont certaines ne seraient que des contrefaçons.

« Pour les avions MiG et autres, vous avez besoin de pièces authentiques. Aussi, vous n’avez pas à être surpris si vos avions tombent à cause de pièces de rechange achetées auprès de sources non autorisées » a-t-il fait valoir. « Nous ne sommes pas contre le fait que l’Inde acheter ailleurs si elle obtient de meilleure choses. Nous n’allons pas entrer en concurrence avec d’autres. Nous avons notre propre niche en matière de coopération avec l’Inde et nous ferons ce que nos amis indiens nous demandent de faire » a-t-il ajouté.

Cela étant, même si ce taux d’attrition demeure élevé (la moyenne pour les forces aériennes modernes est de l’ordre de 1,5 avion perdu toutes les 100.000 heures de vol), il est en constante régression depuis les années 1980, où l’on pouvait compter plus de 30 accidents par an.

Toujours est-il que des mesures ont été annoncées pour améliorer davantage la sécurité des vols. Ainsi, selon A.K Antony, l’accent va être mis sur l’utilisation des simulateurs de vol pour former les pilotes aux « procédures et opérations de secours ». Des cours de gestion des risques opérationnels, notamment, mais aussi de psychologie, leur seront en outre dispensés.

Enfin, les avions estimés comme étant les plus dangereux sont progressivement retirés du service, en fonction de leur potentiel restant et des retours opérationnels. « Ceci est un processus continu » a fait valoir le ministre indien de la Défense.

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