Le chef d’état-major de la défense belge démissionne

Le feu couvait depuis quelques temps déjà. Mais la situation politique du pays n’a fait que retarder l’échéance. En effet, et c’est un cas extrêmement rare, voire unique, le général Charles-Henri Delcour, le chef d’état-major de la défense belge (CHOD), a décidé de remettre, un an avant le terme de son mandat, sa démission au gouvernement, lequel l’a accepté.

Cette démission est le résultat des relations tendues entre le général Delcour et le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem et très probablement, aussi, des restrictions budgétaires qui affectent les militaires d’outre-Quiévrain, déjà aux prises avec de très importantes restructions, avec de nombreuses dissolutions d’unités à la clé.

L’an passé, dans une note censée rester confidentielle mais qui fut finalement publiée par la presse le général Delcour avait mis en garde contre de nouvelles coupes budgétaires alors que l’armée belge est engagée dans des missions « en tirant jusqu’à la corde sur des matériels existants sans vraiment prévoir les remplacement inéluctables ».

Et il avait également mis en avant le fait que « des économies » avaient été faites dans des « domaines où il n’y a plus de gras », comme « l’entraînement et les recrutements ». « Nous devons donc convaincre nos décideurs politiques de ce que la solution logique, socialement acceptable et crédible au niveau international serait de stabiliser le budget et les structures » avait-il alors estimé.

Encore récemment, en février, le général Delcour avait appelé de ses voeux un plan d’investissement dont la « réalisation devra recevoir le soutien politique voulu ». « C’est important car notre crédibilité interne tout comme à l’Otan serait touchée si aucun investissement nouveau n’était lancé en 2012 » avait-il prévenu.

Qui plus est, Pieter De Crem n’a pas donné l’impression d’être à l’écoute du général Delcour, notamment quand les responsables militaires belges ont demandé la mise en place d’un sas de décompression à Chypre pour les soldats revenant d’Afghanistan. Ce que le ministre a systématiquement refusé.

D’ailleurs, le général Delcour évoque ce manque de dialogue avec le pouvoir politique. Ainsi, il a précisé qu’il a « toujours soutenu l’accord de gouvernement » mais qu’il déplore de n’avoir « pas été consulté en tant qu’expert par ceux qui prétendent en tenir la plume au moment de sa rédaction ».

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