Remise du drapeau du Régiment blindé de fusiliers marins au Commandement de la Marine à Paris

Le parvis de l’Hôtel de Ville, à Paris, sera le théâtre, ce 27 mars, d’une cérémonie au cours de laquelle le Commandement de la Marine (COMAR) se verra remettre le drapeau du Régiment blindé de fusiliers marins (RBFM), unité de la 2e Division Blindée (DB) ayant joué un rôle important lors de la libération de la capitale, en août 1944.

L’on s’attend généralement à voir des marins à bord de navires de guerre, les chars relevant de l’arme blindée cavalerie. Et pourtant, nécessité faisant loi, il a été décidé, en 1943, de créer le RBFM à partir du bataillon « Bizerte », avec l’argument que si l’on pouvait tirer des obus depuis un bateau, l’on était aussi capable de faire aussi la même chose à bord d’un blindé. Et cette idée s’impose d’autant plus que les spécialistes pour armer les unités de chars ne sont alors pas en nombre suffisant.

Ainsi, le RBFMe st mis sur pied, avec le capitaine de corvette Raymond Maggiar à sa tête. Les fusiliers marins s’entraînent alors en Afrique du Nord, aux côtés du 11e Régiment de Chasseurs d’Afrique et reçoivent des TD M10 Destroyer.

Le 12 avril 1944, et avant de s’embarquer pour l’Angleterre, le RBFM est officiellement intégré à la 2e DB du général Leclerc, lequel n’en voulait pourtant pas, faisant preuve d’une extrême réserve à l’égard de ces marins qu’il accusait d’avoir « défendu les intérêts de la Marine » avant « ceux de la France ». Mais, plus tard, cette défiance sera en partie compensée par l’arrivée, au sein de cette unité, de l’enseigne de vaisseau Philippe de Gaulle, le fils de l’homme de l’appel du 18 juin.

En août de la même année, la RBFM débarque en Normandie avec la 2e DB, alors placée sous l’autorité de la IIIe Armée américaine, commandée par le général Patton. Le RBFM s’emploie à réduire les poches de résistance allemande. C’est ainsi que le 3e escadron détruira son premier Panther, après trois coups tirés par le TD « Jean Bart », sur la route d’Alençon, le 12.

Puis, placée en avant du XVe Corps américain, la 2e DB fonce vers Paris. Et le RBFM va s’y illustrer particulièrement. D’ailleurs, les chars de son 4e escadron (les TD Sirocco, Cyclone, Simoun et Mistral) seront les premiers à atteindre la place de l’Etoile. A partir de cette position, ils engagent victorieusement 3 chars légers et des camions allemands, ainsi qu’un Panther embusqué vers la place de la Concorde et situé à 1.800 mètres..

Les autres escadrons du RBFM ne sont pas en reste. Ainsi, Le 1er neutralise 40 véhicules, saisit 10 tonnes de munitions et fait 800 prisonniers tandis que le 3e, stationné rue de Rennes, détruit deux bunkers, capture 8 chars et obtient la reddition de 300 soldats allemands.

Par la suite, le RBFM prendra part, toujours au sein de la 2e DB, aux combats visant à libérer l’Alsace. Là encore, il se montrera à la hauteur. Après la libération de Strasbourg, les fusiliers marins auront mis hors de combat pas moins de 47 chars allemands, dont 9 furent détruits par le seul TD Sirocco.

Après la réduction de la poche de Colmar, le RBFM est mis au repos. Pas pour longtemps car en avril 1945, il est envoyé combattre à Royan, secteur encore occupé par une garnison allemande. Entre-temps, le régiment a accueilli une recrue de choix : l’acteur Jean Gabin, qui, en tant que second maître (sergent) sera le chef de char du TD Souffleur II. L’affaire se termine le 18, avec le succès de l’opération Venerable.

Pour autant, le RBFM n’en a pas fini avec la guerre. A la fin du mois d’avril, il est envoyé en Allemagne. Et c’est ainsi qu’il participera, le 4 mai 1945, à la prise du « Nid d’Aigle » d’Hitler, à Berchtesgaden. Par la suite, le régiment sera envoyé combattre en Indochine, à la demande du général Leclerc. Il sera finalement dissous en 1947.

En savoir plus : Régiment blindé de fusilier marin (non officiel)

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