Incendie de Carpiagne : La justice ordonne un supplément d’informations

En juillet 2009, un sous-officier du 1er Régiment Etranger d’Aubagne, l’adjudant Fontaine, avait été mis en examen dans le cadre de l’enquête portant sur les causes de l’incendie de Carpiagne, lequel avait ravagé plus de milles hectares aux portes de Marseille.

Ce feu avait pris derrière la butte d’un des champs de tir du camp militaire de Carpiagne. Or, au moment des faits, le sous-officier dirigeait un exercice au cours duquel des balles traçantes furent tirées, ce qui était formellement interdit compte tenu de la sécheresse qui sévissait alors.

L’enquête de commandement avait conclu à l’époque que l’adjudant qui « détenait toutes les qualifications et les aptitudes techniques pour diriger cette séance de tir » avait « utilisé des munitions traçeuses, vrasemblablement à l’origine de l’incendie, alors qu’il avait été informé des directives en interdisant l’usage ». Et d’ajouter que le sous-officier avait commis « une faute professionnelle grave, conséquence d’un acte d’indiscipline flagrant ».

Et l’adjudant Fontaine fut le seul à être mis en examen par la justice pour « destruction involontaire par incendie de forêt de nature à causer un dommage irréversible à l’environnement et pour blessures involontaires ».

Un rapport de Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN), rendu quelques semaines plus tard, avait estimé que l’origine de l’incendie de Carpiagne était bien dû à des balles. Mais d’après un pré-rapport du même service, les fragments métalliques retrouvés sur les lieux « ne provenaient pas d’une chemise de balle traçante de 5,56 mm NATO modèle F-5 du lot 17-RG-02 » utilisé lors de la séance de tir dirigée par le sous-officier.

Deux ans plus tard, dans son requisitoire, le parquet de Marseille a demandé un non-lieu pour le militaire et réclamé son renvoi devant le tribunal pour « violation de consigne », au motif qu’il « n’est en revanche absolument pas établi que ce soit l’une des munitions fautivement tirées qui ait été à l’origine de l’incendie ».

Finalement, en novembre 2011, les deux juges d’instruction en charge de l’affaire ont signé une ordonnance de non-lieu partiel en faveur de l’adjudant Fontaine, estimant que « ni les investigations, ni l’expertise n’ont permis d’établir que l’incendie ait été provoqué par le tir d’une balle traçante ».

Seulement, le sous-officier n’en a pour autant fini avec cette affaire. En effet, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a ordonné, le 22 mars, un supplément d’information dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de Carpiagne.

Les magistrats ont estimé que « l’ensemble des investigations entreprises sont incomplètes » et ont rappelé que « le départ du feu se trouve à proximité immédiate derrière les cibles et se déclenche concomitamment à la séance de tir ». Ce supplément d’informations a été confié au juge d’instruction Pierre Phlippon, lequel devrait demander de nouvelles expertises.

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