Les bons résultats de Thales font du bien à Dassault Aviation

Malgré les difficultés rencontrées sur le marché de l’aviation d’affaires, lesquelles se sont traduites par une baisse des livraisons d’avions Falcon, le constructeur aéronautique Dassault a réalisé, en 2011, un bénéfice net de 282 millions d’euros, en retrait de 29% par rapport à l’exercice précédent.

Mais si l’on y intégre les bons résultats obtenus l’an passé par Thales, et dont Dassault est actionnaire, à hauteur du 26% du capital, le bénéfice de l’avionneur passe à 407 millions d’euros, ce qui lui permet d’afficher une progression de 10%.

« L’exercice 2011 est marqué, comme prévu, par une diminution significative du chiffre d’affaires (ndlr, -21% à 3,3 milliards d’euros). Cette baisse résulte de livraisons d’avions d’affaires sensiblement inférieures à celles de 2010, année record de toute l’histoire des Falcon » a expliqué Charles Edelstenne, le Pdg de Dassault Aviation. « Cependant, le résultat net s’inscrit en hausse grâce à l’impact de Thales. Les bonnes performances de Thales en 2011 sont conformes à ce qui avait été annoncé » a-t-il ainsi admis.

Quant au carnet de commandes, consolidé au 31 décembre 2011, il s’élève à 8751 millions d’euros, en baisse de 7% par rapport à 2010. Cela étant, l’an passé, les prises de commandes d’avions Falcon sont reparties à la la hausse (1.932 millions), de même que celles concernant l’activité militaire (931 millions), notamment grâce au contrat de modernisation des Mirage 2000 indiens signé en juillet dernier.

Pour 2012, Dassault Aviation se veut confiant tout en étant prudent et prévoit un chiffre d’affaires similaire à celui réalisé l’an passé. « Une reprise du marché de l’aviation d’affaires est amorcée mais son évolution est incore incertaine » souligne le groupe. Aussi, c’est sur son activité militaire que les espoirs reposent étant donné qu’il y « existe des opportunités déterminantes (…) relatives au Rafale à l’export et aux drones ».

En Inde, où le Rafale a été sélectionné aux dépens de l’Eurofighter dans le cadre de l’important appel d’offres MMRCA (126 avions), Dassault fait valoir que ses équipes sont « mobilisées pour finaliser le contrat » d’ici 6 mois. A cela s’ajoute les perspectives d’exportation au Brésil ainsi qu’aux Emirats arabes unies. Le Qatar et le Koweït pourraient également suivre, dans le cas d’une décision positive prise à Abu Dhabi.

Et, dans le domaine des drones, l’avionneur a rappelé qu’il a conclu un accord avec BAE Systems pour la conception d’un drone MALE franco-britannique (le Telemos). Et c’est sans oublier le choix fait par le ministère français de la Défense en faveur du Heron TP, qui était proposé par Dassault et IAI pour remplacer les appareils Harfang de l’armée de l’Air.

Cela étant, Dassault est confronté à une grogne sociale portant sur les salaires et qui dure maintenant depuis plusieurs semaines. Et à l’occasion de la présentation des résultats de son groupe, Charles Edelstenne a tenu à faire une mise au point.

« Le salaire minimum (ndlr, brut) du personnel non cadre chez Dassault Aviation est de 2552 euros. 70 personnes dans la société (sur 8100 salariés en France, ndlr) gagne moins de 2800 euros. Toutes les autres sont au-dessus. Le salaire moyen est de 3674 euros » a-t-il précisé. « Ne publiez pas ces chiffres. Vous allez me faire un ennemi mortel de Jean Luc Mélenchon. Il propose s’il est élu de l’augmenter à 1700 euros, moi je suis à 2550 euros. Je vais lui faire perdre des voix » a encore lancé Charles Edelstenne.

Dans le cadre des négociations salariales avec les représentants syndicaux, Dassault a propose une augmentation de 3,3% pour les cadres et de 2,8% pour les autres salariés. « Compte tenu de la situation particulière dans laquelle nous sommes et qui est moins bonne que certains autres dans l’aéronautique, comme Airbus, mes propositions étaient correctes » a fait valoir M. Edelstenne.