La même arme a servi pour les meurtres de Toulouse et de Montauban

Le procureur de la République de Toulouse, Michel Valet, a communiqué de nouveaux éléments au sujet de l’enquête portant sur le meurtre deux militaires du 17ème Régiment du Génie Parachutiste, le 15 mars à Montauban, ainsi que celle concernant l’assassinat d’un militaire du 1er Régiment du Train Parachutiste, à Toulouse, quelques jours plus tôt.

Ainsi, la même arme a été utilisée dans ces deux affaires. « Le parquet de Montauban s’est dessaisi au profit du parquet de Toulouse parce qu’un lien de connexité indiscutable a été établi entre les deux affaires » a en effet indiqué le procureur, au cours d’une conférence de presse.

« Les balles tirées à Montauban et la balle tirée à Toulouse proviennent d’une seule et même arme » a-t-il déclaré, en précisant qu’elles provenaient d’une arme de poing et qu’il s’agissait de balles de calibre 11,43. A cela s’ajoute le fait que le mode opératoire utilisé par le meurtrier est identique (déplacement en scooter, etc…)

Pour ce qui concerne le meurtre du maréchal des logis chef Imad Ibn-Ziaten, à Toulouse, Michel Valet a affirmé que le sous-officier avait diffusé une annonce sur Internet pour vendre sa moto, ce qui aurait permis de faire « connaître sa qualité de militaire ». « On peut penser que cette rencontre n’était pas tout à fait liée au hasard mais nous ne sommes pas en mesure de dire si un rendez-vous avait été organisé entre les deux » a déclaré le procureur.

Quant à la fusillade de Montauban, au cours de laquelle un troisième militaire, le caporal Loïc Lieber, a été gravement touché, « c’est au moins 13 cours de feu » qui ont été tirés. Et Michel Valet de préciser : « l’homme est descendu de son véhicule et les a abattus avant de prendre la fuite en direction du sud de Montauban, de Toulouse. (…) Deux sont décédés très rapidement (ndlr, le caporal Abel Chenoulf et le 1ère classe Mohamed Legouad) et le troisième est toujours hospitalisé dans un état très grave dans un hôpital de Toulouse. Le pronostic vital est toujours engagé ». Par ailleurs, il a insisté sur le fait que l’assassin était vraiment déterminé à tuer, étant donné qu’il n’a pas hésité à tirer sur un homme à terre, à bout portant.

Quoi qu’il en soit, le mobile de ces meurtres n’a pas pu être établi au stade de l’enquête, qui mobilise une cinquantaine de personnes. « Aucune piste n’est écartée ou privilégiée » a fait savoir le procureur. « Le règlement de compte est une piste » possible, a-t-il admis. Mais pour l’instant, « la connotation de terrorisme n’apparaît pas au stade actuel de l’enquête », a-t-il poursuivi. Et le vol ne semble pas être non plus le motif de ces meurtres.

Les quatre victimes avaient pour points communs la qualité d’être militaires – « un élément important pris en compte par les enquêteurs » – et le fait d’être inconnues de la justice. « De très bons citoyens » a dit le procureur à leur sujet. Et leurs parcours professionnels étaient « très différents ». Cependant, il n’a pas pu être encore établi si les militaires du 17e RGP abattus à Montauban connaissaient le sous-officier assassiné à Toulouse.

« Est-ce qu’ils sont visés dans le cadre d’une action concertée ou est-ce qu’ils ont été visés par un homme seul ? Je suis incapable de vous le dire » s’est pour sa part interrogé le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, en marge d’un déplacement dans la Creuse. Selon lui, « les éléments d’armes » retrouvés sur les lieux du crime, à Montauban, « ont été nettoyés, en particulier le chargeur ». Et le fait de savoir que la même arme a été utilisée dans les deux cas va « peut-être » permettre de « trouver son origine ». « Les recherches sont en cours pour trouver s’il y a le moindre indice ou empreinte » a-t-il précisé.

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