Pierre Schoendoerffer est mort

C’est un grand nom du cinéma qui vient de nous quitter. Le cinéaste et romancier Pierre Schoendoerffer s’est éteint à l’âge de 83 ans, ce 14 mars.

« Pierre Schoendoerffer de l’Institut de France, écrivain metteur en scène, documentariste, vice-président de l’Académie des Beaux-Arts, section cinéma et audiovisuel, est mort ce matin à l’hôpital militaire Percy », a fait savoir sa famille, par voie de communiqué.

Né le 5 mai 1928 à Chamalières, Pierre Schoedoerffer est attiré très tôt par l’appel du grand large et les horizons lointains. En 1952, il s’engage au Service cinématographique des armées et part couvrir la guerre d’Indochine. Présent à la bataille de Dien Bien Phu avecles galons de caporal-chef, il est fait prisonnier par le Viet Minh, lequel lui confisquera toutes ses pellicules.

Une fois libéré, il devient reporter-photographe. Il rencontre l’immense Joseph Kessel avec lequel il va découvrir l’Afghanistan et réaliser le film « La passe du diable », dont le thème porte sur le Bouzkachi, un jeu afghan consistant à mettre en jeu une carcasse de mouton que deux groupes de cavaliers doivent se disputer (Kessel écrira « Les Cavaliers »).

En 1959, Pierre Schoendoerffer réalise le film « Ramuntcho », qui raconte l’histoire de contrebandiers basques et adapte, toujours pour le grand écran, « Pêcheur d’Islande », le roman de Pierre Loti.

Mais le long-métrage qui va le faire connaître du plus grand nombre est à venir : il s’agit de La 317eme section , avec Jacques Perrin et Bruno Cremer. Tiré de son roman du même nom et tourné caméra à l’épaule, sur le mode du documentaire, ce film est sans nul doute l’un des meilleurs du genre. Il obtient le prix du scénario au festival de Cannes, en 1965.

En 1967, Pierre Schoendoerffer retrouve l’Indochine – enfin, le Vietnam – en suivant une unité américaine engagée dans le conflit contre les combattants du Viet-Cong communiste. Cela donnera La Section Anderson, un film documentaire récompensé par un Oscar aux Etats-Unis.

Deux ans plus tard, le cinéaste revient au roman et publie L’Adieu au Roi, aux éditions Grasset. Le livre reçoit le Prix Interallié et il est adapté au cinéma par John Millius vingt ans après.

Inspiré par la vie aventureuse du commandant Pierre Guillaume, Pierre Schoendoerffer écrit Le Crabe-Tambour et reçoit le Grand Prix de l’Académie française en 1976.

Un an plus tard, il adapte son livre pour le cinéma, avec Jean Rochefort, Jacques Perrin, Jacques Dufilho et Claude Rich. Tourné à bord de l’escorteur d’escadre Jauréguiberry, ce film, profond, obtient 3 César (meilleur acteur, meilleur second rôle, meilleur photographie).

En 1982, le cinéaste-écrivain évoque la guerre d’Algérie, sujet qui n’a alors pas été souvent traité au cinéma. Il réalise L’Honneur d’un capitaine, avec Jacques Perrin et Nicole Garcia.

Après dix ans de pause, Pierre Schoendoerffer reprend la caméra et réalise le film Diên Biên Phu, qui retrace la bataille du même nom, avec une bande originale créée par le compositeur Georges Delerue, dont le morceau « Le concerto de l’adieu » rend les scènes encore plus poignantes.

En 2003, Pierre Schoedoerffer revient à la littérature en publiant L’aile du papillon, qui évoque les facéties du destin au travers de l’histoire de trois hommes naufragés. Puis, un an plus tard, il réalise le film « Là-haut », qui revient sur la période de la guerre du Vietnam.

A Lire: « Pierre Schoendoerffer : Un cinéma entre fiction et histoire » , une biographie de Bénedicte Chéron (CNRS Editions) et Mon âme à Dieu Mon corps à la patrie Mon honneur à moi : Mémoires, du commandant Pierre Guillaume, qui a inspiré le Crabe Tambour.

A voir : Coffret Pierre Schoendoerffer 6 DVD (Le Crabe Tambour- L’Honneur d’un capitaine – La 317ème Section – La Passe du Diable – Pêcheur d’Islande – Objectif 500 Millions –

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