Des avancées pour le renseignement d’origine spatiale

Au cours d’un déplacement à Toulouse pour visiter les locaux d’EADS Astrium et de Thales Alenia Space (TAS), le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a révélé les décision prises le 6 mars au cours d’un Comité ministériel d’investissement (CMI).

Ainsi, le financement de programme MUSIS (Multinational Spacebased Imaging System for surveillance reconnaissance and observation), qui doit permettre, à terme, la réalisation d’un système européen d’observation spatiale, a été bouclé grâce à la décision de mobiliser 400 millions d’euros pour terminer la construction de deux satellites CSO (composante spatiale optique), commandés en 2010 par la Direction générale de l’armement (DGA) à EADS Astrium, TAS devant fournir les équipements optiques.

A l’origine, trois satellites CSO (*) avaient été prévus pour ce programme. Seulement, deux sont pour le moment confirmés, le premier étant conçu pour des missions de reconnaissance (THR) pendant que le second, placé sur une orbite plus basse, aura la charge de prendre des images haute résolution (THR) pour une meilleure identification des objectifs. Ces deux engins doivent être lancés en 2016 et en 2017. « Pour le troisième, j’ai besoin de la coopération de partenaires en difficultés » a expliqué Gérard Longuet.

Le projet européen MUSIS doit intégrer des capacités d’observation optiques et radars, ce qui permettra, en théorie, de remplacer les systèmes actuellement mis en oeuvre par l’Allemagne (SAR-Lupe), l’Italie (COSMO-SkyMed) et la France (Helios II). Seulement, et sans attendre la finalisation d’un accord de coopération, Paris a pris la décision de lancer en solo la composante optique du programme afin d’éviter une éventuelle rupture capacitaire en la matière, les satellites Helios 2A et 2B n’étant pas éternels.

Justement, à propos de ces deux engins, l’un et l’autre lancés respectivement en 2004 et en 2009, le CMI a confié le maintien en condition opérationnelle (CMO) de leur composante sol utilisateur (CSU) à EADS Astrium au cours des 6 prochaines années pour un montant de 204 millions d’euros.

Par ailleurs, Gérard Longuet a indiqué que le feu vert a été donné à la DGA pour déterminer les spécifications du futur satellite CERES (Capacité de renseignement électromagnétique spatiale), lequel donnera, d’ici 2020, aux forces armées françaises la capacité de détecter et de localiser les émetteurs radar et de télécommunications. Ce programme bénéficiera de l’expérience accumulée avec les systèmes Euracom, CERISE, CLEMENTINE, Essaim et ELISA (Electronic intelligence Satellite).

Enfin, le ministre de la Défense a aussi annoncé le lancement des premières études portant sur la mise au point d’un satellite d’alerte avancée, lequel aura à détecter les tirs de missiles balistiques. Prévu par le dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, il s’agit là d’un maillon essentiel pour la mise en place éventuelle d’une défense antimissile. Mais il sera utile à des fins de renseignement et pour mieux identifier d’éventuels agresseurs. Ce programme bénéficiera des données recueillies lors de l’exploitation des deux démonstrateurs SPIRALE, lancés en février 2009.

(*) Rapport du Sénat, Projet de loi de finances 2012, Défense : Equipement des forces

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