L’Inde exclut 6 entreprises du secteur de l’armement pour 10 ans

En Inde, l’affaire a été qualifiée d’un des « plus grands scandales de corruption de ces derniers temps ». En mai 2009, en effet, Sudipo Ghosh, un ancien directeur de l’Ordnance Factory Board, un organisme indien lié au secteur de la Défense, était arrêté pour avoir touché des commissions conséquentes, payées par des fournisseurs dans le cadre de plusieurs contrats d’armement.

Dans un premier temps, New Delhi avait suspendu les contrats passés avec les entreprises d’armement impliquées dans ce scandale. Et finalement, il a été décidé, le 5 mars, d’aller encore plus loin en leur interdisant le l’accès au marché indien de la défense pendant 10 ans.

« Le Central Bureau of Investigation (CBI) a recommandé d’inscrire ces entreprises sur liste noire sur la base de preuves recueillies contre elle dans l’affaire relative aux gratifications illégales perçues par l’ancien directeur de l’OCB, Sudipo Ghosh » a ainsi fait savoir le ministère indien de la Défense.

Les six entreprises sanctionnées sont Singapore Technologies Kinetics (STK), alors en lice pour vendre des obusiers de 155 mm pour un milliard de dollars, Israel Military Industries, Rheinmetall Air Defense, implanté à Zurich, Corporation Defense Russia, TS Kisan and Co Pvt Ltd, et R K Machine Tools Ltd, ces deux dernières étant basés en Inde.

Cette affaire illustre les difficultés pour l’armée indienne à moderniser son artillerie, ce dossier étant sur la table depuis 1987, année où un autre scandale de corruption impliquant la société suédoise Bofors avait éclaté. A de multiples reprises, les appels d’offres ont été annulés.

Quoi qu’il en soit, la décision d’écarter STK va laisser le champ libre à la filiale américaine de BAE Systems, qui produit l’obusier léger M777, lequel avait été récemment choisi par les autorités indiennes dans le cadre d’une ventre de gré à gré, ce qui avait été contesté par l’industriel singapourien.

Par ailleurs, et dans une autre affaire, le groupe AgustaWestland, filiale de Finmeccanica a réfuté des allégations de la presse transalpine selon lesquelles il y aurait eu des malversations lors de la vente de 12 hélicoptères AW101 à New Delhi. Pour cet appel d’offres, le constructeur italien était en compétition avec l’américain Sikorsky, qui avait proposé le S-92. Suite à cela, une enquête a été ouverte à la demande d’A.K Antony, le ministre indien de la Défense.

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