Libye : Des tombes de soldats du Commonwealth profanées à Benghazi
Le fait que le Royaume-Uni a contribué à la chute du régime du colonel Kadhafi n’a pas empêché des hommes présentés comme étant d’anciens rebelles de s’en prendre à deux cimetières militaires de Benghazi, ville située dans l’est de la Libye, et de profaner une centaine de tombes de soldats du Commonwealth tués en Afrique du Nord lors des combats qui opposèrent les forces du général britannique Bernard Montgomery à celles du l’AfrikaKorps du général Erwin Rommel au cours de la Seconde Guerre Mondiale.
Les tombes britanniques n’étaient apparemment pas les seuls visées puisque, d’après la BBC, un cimetière militaire italien aurait subi le même sort.
Selon le journal britannique Mail on Sunday, les faits se seraient passés entre les 24 et 26 février, a priori pour des motifs religieux. Ils ont d’ailleurs été filmés (voir vidéo) par les auteurs de cet acte, qui été jugé « révoltant » par Jeremy Brown, le secrétaire d’Etat au Foreign Office. Ce dernier a précisé, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision Sky, que « les autorités libyennes sont extrêmement choquées aussi ». Et d’ajouter : « Nous avons eu un contact direct avec eux, et ils ont formulé des excuses et se sont engagés à faire toute la lumière sur ce qui s’est passé ».
Le Conseil national de transition (CNT), désormais au pouvoir à Tripoli, a en effet promis, par voie de communiqué, de punir les coupables, présentés comme étant des salafistes. « Cet acte ne reflète pas le sentiment de l’opinion publique libyenne parce que l’islam appelle au respect des autres religions » a-t-il fait valoir.
De son côté, la Commonwealth War Grave Commissions (CWGC) a indiqué attendre un rapport détaillé concernant les dégradations qui ont été commises au Benghazi War Cemetery, où reposent 1224 soldats ainsi qu’un cimetière militaire britannique, qui, également situé dans la même ville, compte 284 sépultures.
« Les deux cimetières seront rétablis à un niveau digne du sacrifice de ceux qui sont tombés à Benghazi, mais cela pourrait prendre un certain temps » a affirmé la CWCG.
Cela étant, le CNT, miné par des divisions internes, peine à imposer son autorité l’ensemble du pays. Ainsi, récemment, de violents combats ont eu lieu à Koufra entre deux tribus rivales ont fait, selon les Nations unies, près de 100 tués.
Dans le secteur de Misrata, haut lieu de la rébellion, les miliciens tardent à rentrer dans le rang et des tensions subistent entre les adversaires d’hier, comme c’est le cas à Tawargha, où la tribu du même nom, qui a soutenu le colonel Kadhafi, est la cible d’exactions.