Les Britanniques pourraient à nouveau changer d’avis au sujet du F-35

En octobre 2010, le gouvernement dirigé par David Cameron, a imposé aux forces armées britanniques des coupes budgétaires afin de remettre d’aplomb les finances publiques du royaume. Et il a ainsi été décidé de retirer du service les avions de combat Harrier ainsi que le porte-aéronefs Ark Royal.

Dans le même temps, la construction des porte-avions Queen Elizabeth et Prince of Wales a été confirmée. Initialement, ces deux bâtiments devaient mettre en oeuvre des F-35 STOVL (Short Take-Off and Vertical Landing), c’est à dire à décollage court et à atterrissage vertical.

Mais il a été décidé d’opérer un changement majeur pour la Royal Navy à l’occasion de la publication de Strategic Defense and Security Review. En effet, afin d’accroître l’interopérabilité en matière de capacités aéronavales avec les Etats-Unis et la France, Londres a finalement opté pour le F-35C, c’est à dire la version navale de l’appareil en cours de développement chez Lockheed-Martin. Ce qui suppose de modifier au moins l’un des deux porte-avions britanniques en le dotant de catapultes et de brins d’arrêt.

Cette décision a également été motivée par la menace d’abandon qui planait alors sur le F-35 STOVL (ou B) en raison des difficultés et des dépassements de coûts constatés par le Pentagone, qui souhaite doter l’US Marine Corps de ce type d’appareil.

Seulement, il se pourrait que Londres change à nouveau d’avis. En effet, les coûts du programme visant à construire les deux porte-avions britanniques ont explosé, passant de 3,5 milliards à 7 milliars de livres sterling. Et la modification de l’un des deux navires, qui n’est pas une mince affaire, fera bien évidemment augmenter la note.

Et cela d’autant plus que le système de catapultes retenu, le EMALS (Electromagnetic Aircraft Launch System), lequel équipera les futurs porte-avions américains, n’est pas exempt de critiques outre-Atlantique… Aussi, le coût des modifications nécessaires à la mise en oeuvre de F-35C ont été estimés à 700 millions de livres sterling par Liam Fox, l’ancien ministre de la Défense britannique.

Aussi, des rumeurs qui circulent depuis plusieurs semaines, selon Defense News, évoquent un possible nouveau changement. Selon un source haut-placée citée par le magazine américain, des discussions auraient même eu lieu entre Londres et Washington au sujet d’un éventuel retour à la version STOVL du F-35.

Mais c’est Jim Murphy, en charge des questions militaires au sein du « shadow cabinet » du Parti travailliste, qui a mis les pieds dans le plat en adressant un courrier au ministre britannique de la Défense, Philip Hammond. Dans cette lettre, il est demandé au gouvernement s’il envisage de revenir au plan initial consistant à acquérir des F-35 STOVL étant donné les « suggestions inquiétantes » concernant la version navale de l’appareil américain.

Selon un document interne au Pentagone, le « DOD F-35 Concurrency Quick Look Review », daté du 29 novembre 2011, l’on apprend que le F-35C est incapable de se poser sur un porte-avions en raison d’une mauvaise position de sa crosse d’appontage, laquelle serait placée trop près de son train d’atterrissage.

Pour le moment, le ministère britannique de la Défense (MoD) n’a pas confirmé les rumeurs au sujet d’un éventuel nouveau changement au profit du F-35B. Il a seulement indiqué que les programmes d’armement en cours sont en cours d’évaluation pour la période 2012-2013 et qu’en fonction des résultats, des décision seraient prises.

« Nous sommes en train de finaliser le budget 2012-13 et l’équilibre du plan d’équipement » a déclaré un porte-parole. « Dans le cadre de ce processus, nous passons en revue tous les programmes, y compris celui des porte-avions, pour valider les coûts et s’assurer que les risques sont correctement gérés » a-t-il ajouté. Des annonces devraient être faites d’ici avril prochain.

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