L’opération navale européenne Atalante a été prolongée

Selon les chiffres communiqués en janvier dernier par le Bureau Maritime International (BMI), le nombre d’actes de piraterie commis dans le monde a légèrement diminué au cours de l’année 2011. Sauf en Afrique.

En effet, il a ainsi été constaté, l’an passé, une vingtaine d’incidents contre des pétroliers au large du Nigeria et du Bénin. Et c’est une tendance à la hausse pour cette région du continent africain.

Mais c’est surtout – et encore – la Somalie qui reste la principale source de la piraterie maritime en Afrique, avec 237 cas recencés en 2011, contre 219 pour l’année précédente. Et cela, malgré la présence de forces navales étrangères au large de la Corne de l’Afrique et dans l’océan Indien afin de protéger les navires commerciaux.

Au fil du temps, les pirates somaliens ont su s’adapter à cette nouvelle donne, en mettant en oeuvre de nouvelles tactiques ou en étendant leur zone d’action. Ainsi, et pour la première fois, ils ont attaqué un navire situé dans les eaux territoriales d’un Etat, à savoir le sultanat d’Oman. Cependant, la présence de forces navales dans la région a permis de réduire le nombre de détournements de navires réussis (28 contre 49 un an plus tôt) et l’on peut penser que sans ces dernières, la bilan pourrait être beaucoup plus élevé.

C’est donc dans ce contexte que l’Union européenne a décidé, ce 27 février, de prolonger, pour une durée de deux ans, l’opération Atalante, lancée en décembre 2008 afin de lutter contre la piraterie somalienne.

« Depuis son lancement (…), la mission Atalante a permis, avec succès, d’escorter vers la Somalie les convois du PAM et de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom), de protéger les navires les plus vulnérables et de dissuader, de prévenir et de réprimer des actes de piraterie et de vols à main armée au large des côtes de la Somalie, contribuant ainsi à la sécurité et à l’activité économique des pays de la région et de la communauté internationale dans son ensemble » ont fait valoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE, par voie de communiqué.

Cependant, l’idée de permettre aux navires de la force européenne de procéder à des tirs contre les repaires terrestres des pirates somaliens a été écartée pour le moment, plusieurs pays, dont l’Allemagne, estimant qu’il faudrait de fortes garanties pour que la mission Atalante reste dans les limites imposées par le mandat que lui ont confié les Nations unies.

Depuis le 15 février dernier, la Marine nationale a mis la frégate Aconit à la disposition de l’opération Atalante, avec à son bord une Equipe de protection embarquée (EPE) estonienne. Et, à partir d’avril prochain, il est prévu que la France prenne le commandement de la force européene (Task Force 465), actuellement dirigée par un état-major espagnol depuis le pétrolier ravitailleur Patino, lequel a d’ailleurs mis en échec, le mois dernier, des pirates somaliens ayant eu l’audace de l’attaquer.

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