Des navires de guerre iraniens sont entrés en Méditerranée

Des navires de guerre iraniens naviguent actuellement en Méditerranée, après avoir franchi le canal de Suez. Cette information a été donnée ce 18 février par le commandant de la marine iranienne, l’amiral Habibollah Sayyari, à l’agence officielle IRNA. Cependant, il n’a pas précisé le nombre de bâtiments impliqués dans cette opération, ni leur type. Cette mission, selon ses dires, a été décidée par l’ayatollah Ali Khamenei.

En février 2011, et pour la première fois depuis 1979, deux navires iraniens – la frégate Alvand et le bâtiment de soutien Kharg – avaient également franchi le canal de Suez, à la faveur du changement de régime en Egypte. Les bateaux en question avaient alors fait escale dans le port syrien de Lattaquié, l’objectif ayant été de faire un « entraînement ».

Cette fois, il est probable que le Kharg soit encore de la partie afin d’accompagner le destroyer Shahid Qandi, ces deux navires ayant fait récemment escale dans le port saoudien de Jeddah. Selon l’amiral Sayyari, cette mission vise à porter « un message de paix et d’amitié » aux pays de la région et à montrer « la puissance de la République islamique d’Iran ».

Ce déploiement iranien en Méditerranée vient après le mouvement d’humeur de Téhéran à l’égard de la présence de la marine américaine dans le golfe Persique. A ce sujet, le porte-avions USS Abraham Lincoln a passé le détroit d’Ormuz sans être vraiment inquiété, le 14 février dernier.

Mais il se pourrait aussi que l’envoi de navire de guerre en Méditerranée soit un message adressé à Israël, alors que les relations entre Téhéran et Tel Aviv sont plus que jamais tendues, après les récents attentats anti-israéliens en Inde et en Thaïlande, lesquels auraient été organisés, selon l’Etat hébreu, par le régime iranien. Et c’est sans oublier les assassinats ciblés de scientifiques iraniens et les sabotages attribués par l’Iran au Mossad.

En outre, Israël menace de lancer une opération militaire contre les installations du programme nucléaire iranien, soupçonné d’avoir une dimension militaire. Si cette éventualité devait arriver, Téhéran a d’ores et déjà averti qu’il s’en prendrait aux intérêts israéliens et américains et qu’il fermerait le détroit d’Ormuz, point de passage du tiers de trafic pétrolier mondial.

Par ailleurs, la marine iranienne multiplie les opérations en haute mer depuis quelques années, notamment pour protéger les navires marchands des attaques commises par les pirates somaliens dans le golfe d’Aden et en mer d’Oman. L’an passé, des sous-marins iraniens de la classe Kilo furent envoyés en patrouille en mer Rouge.

Mais les capacités de la marine iranienne sont plus que limitées pour ce genre d’opération, étant donné qu’elle n’aligne que quelques vieux bâtiments ainsi que des frégates légères de fabrication locale.

En revanche, elle est relativement bien armée pour les opérations côtières, avec un nombre assez conséquent de patrouilleurs et de sous-marins de poche de type Ghadir. La semaine passée, deux nouveaux submersibles de ce modèle ont été mis en service.

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