Le budget militaire chinois devrait doubler d’ici 2015

Officiellement, les dépenses militaires chinoises s’élèvent à 91,5 milliards de dollars, après l’augmentation de 12,7% du budget 2011 de l’Armée populaire de libération (ALP). Depuis l’an 2000, ressources allouées à Pékin à ses forces armées affichent une progression à deux chiffres, à l’exception de l’année 2010.

Seulement, ce sont là des chiffres officiels. Officieusement, les dépenses militaires chinoises pourraient être plus élevées. C’est du moins l’avis du Pentagone, qui suit de près l’évolution des capacités de l’ALP, ainsi que celui du groupe de recherche IHS Jane’s, qui a estimé, dans une dernière étude, que le niveau du budget chinois de la défense serait de l’ordre de 119,8 milliards de dollars.

Mais ce centre de réflexions est allé encore plus loin en affirmant que les dépenses chinoises en matière de défense vont doubler d’ici 2015. Avec une progression annuelle de 18,75%, elles s’établiraient ainsi à 232,5 milliards de dollars, ce qui représente quatre fois le budget militaire du Japon, qui est, à l’heure actuelle, le second de la zone Asie et l’équivalent de la somme que les 12 principaux pays de la zone Asie-Pacifique consacrent à leurs forces armées.

Pour Rajiv Biswas, le chef économiste d’IHS Global Insight en charge de cette région, « Pékin a été en mesure de consacrer une partie de plus en plus importante de ses ressources vers la défense et n’a pas cessé de développer ses capacités militaires depuis plus de deux décennies ». Et « cela va continuer, à moins qu’il y ait une catastrophe économique » a-t-il ajouté, tout en soulignant que des pays comme le Japon et l’Inde ne pourraient pas suivre, compte tenu des défis économiques qui les attendent.

Ces propos viennent en écho à l’estimation faite l’été dernier par le Pentagone, lequel affirmait que la modernisation de l’ALP serait effective d’ici 2020, avec l’entrée en service de nouveaux équipements, comme le porte-avions Varyag (rebaptisé Shi-Lang), le chasseur bombardier furtif J-20 ou encore le missile « tueur de porte-avions » DF-21D.

Et alors que le gouvernement chinois affirme que la hausse continue du budget de ses forces armées vise uniquement à défendre le pays, le développement de ces armements, qui sont avant tout des outils de projection, inquiète les pays de la région, lesquels ont des différends territoriaux avec Pékin, notamment au sujet des îles Spratleys et Paracel.

Quoi qu’il en soit, la publication de ces chiffres vient alors que le vice-président chinois, Xi Jinping, pressent pour devenir le nouvel homme fort de Pékin, effectue une visite officielle à Washington et que le Pentagone vient de présenter le budget en légère baisse qu’il compte soumettre à l’approbation du Congrès et qui prévoit d’affecter des moyens à la région Asie-Pacifique, qui est la priorité de Washington pour les années qui viennent.

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