Les exportations françaises d’armements ont nettement progressé en 2011

L’année 2011 aura été un bon cru pour les ventes d’équipements militaires français, après une précédent exercice décevant, avec seulement 4,271 milliards d’euros de prises de commandes à l’exportation.

Au total, les prises de commandes à l’étranger pour le secteur français de l’armement atteindraient les 6,5 milliards d’euros en 2011. Cette hausse est en partie due à la modernisation des Mirage 2000 des forces aériennes indiennes confiée à Dassault Aviation et Thales pour environ 1,5 milliards ainsi qu’à la vente de deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral à la Russie pour un montant évalué à 1,2 milliards. Ces bons chiffres permettraient à la France de garder sa quatrième place d’exportateur d’armements au niveau mondial.

« Ce sont de bons résultats dans une conjoncture qui est difficile » a commenté Laurent Collet-Billon, le délégué général à l’armement, lors d’une conférence organisée ce 14 février par le quotidien économique Les Echos. « Ce résultat n’a été possible que grâce à la signature de très grands contrats supérieurs à un milliard d’euros » a-t-il encore expliqué.

Le cru 2012 pourrait être encore meilleur, notamment grâce au Rafale. Mais encore faudrait-il que l’issue des discussions engagées en Inde et aux Emirats arabes unis soit favorable, ou encore que les perspectives de vente au Brésil finissent par se confirmer et que d’autres pays intéressés par l’avion français (Qatar, Koweït) s’engagent dans des négociations. Et puis il faudra encore surveiller de près les ventes de DCNS à l’étranger, avec la prometteuse gamme Gowind, ainsi que celles des acteurs de l’armement terreste, comme par exemple Nexter, qui attend le résultat de plusieurs appels d’offres, dont un au Canada où le constructeur a proposé le VBCI.

Cela étant, ces bonnes perspectives ne doivent pas faire perdre de vue la nécessité d’une consolidation de l’industrie de défense française. Pour le DGA, cette question devra être une priorité du prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur politique à l’issue des élections du prévues au printemps .

« On n’est absoulment pas au bout de ce qu’il faut faire » a estimé Laurent Collet-Billon, selon Reuters. « Il y a beaucoup de choses qui sont à faire et qu’il faudrait faire extrêmement vite » après l’élection présidentielle, a-t-il ajouté. « Tout vce que vous ne faites pas dans les 100 jours ou dans les six mois qui suivent, c’est foutu » a-t-il insisté.

Et, en la matière, le DGA ne veut pas de demi-mesures, comme par exemple la création d’une co-entreprise spécialisée dans l’optronique par Thales et Safran, alors qu’un plus vaste échange d’actifs entre les deux groupes pour rationaliser la filière est attendu depuis maintenant plus deux ans. Ou encore la prise de participation de 25% du capital de Nexter par Thales en échange d’un rapprochement des activités de munitions des deux structures.

« Il ne faut pas s’arrêter à des demi-mesures où Thales prend 25% de Nexter : ou Thales prend tout Nexter ou [il ne prend] rien » a affirmé Laurent Collet-Billon. Pour cela, encore faudrait-il que le capital de l’ancien Giat Industries ne soit plus verrouillé par l’Etat…

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