Le prochain budget du Pentagone baissera de 9%

Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a donné les orientations budgétaires du Pentagone pour l’exercice fiscal 2013, lequel commencera le 1er octobre prochain, au cours d’une conférence de presse donnée le 26 janvier.

Sachant que l’armée américaine devra trouver 487 milliards de dollars d’économies lors des dix années qui viennent, c’est donc un budget en baisse de 9% qui a été annoncé par Leon Panetta.

Les dépenses militaires américaines s’éleveront ainsi à 525 milliards de dollars pour l’exercice 2013, montant auquel il faut ajouter les 88,4 milliards concernant les opérations en Afghanistan. « Nous sommes à un tournant stratégique après une décennie de guerre et une augmentation substantielle de nos dépenses » a expliqué le chef du Pentagone.

Ces orientations budgétaires sont dans la droite ligne de la nouvelle stratégie américaine, dévoilée par le président Obama au début de ce mois. Il n’est en effet désormais plus question pour les Etats-Unis de se lancer dans de longues et coûteuses opérations de contre-insurrection. En revanche, la région Asie-Pacifique et le Moyen-Orient ont été définis comme des priorités du Pentagone.

« Ce budget protège, et dans certains cas augmente, les investissements qui sont cruciaux pour notre capacité à projeter notre puissance en Asie et au Moyen-Orient » a affirmé Leon Panetta.

Bien que le projet de budget du Pentagone sera officiellement présenté le 13 février prochain, le secrétaire à la Défense en a livré quelques tendances. D’ici 2017, l’US Navy devrait ainsi retirer du service quelques navires parmis les plus anciens qu’elle met en oeuvre, soit 7 croiseurs et 2 navires amphibies) tandis que l’US Air Force pourrait perdre 6 escadrons de chasse sur les 60 qu’elle compte actuellement et voir sa flotte de transport aérien réduite. A priori, les unités de réservistes (Air Force Reserve) seraient les plus concernées.

Mais ce sont les forces terrestres qui vont être le plus affectées par les coupes budgétaires, ce qui était attendu étant donné que leurs effectifs ont considérablement augmenté depuis les attentats du 11 septembre 2001.

Ainsi, les effectifs de l’US Army vont passer de 565.000 à 490.000 militaires d’ici 2017 et ceux de l’US Marine Corps seront ramenés de 201.000 à 182.000 hommes. « Nous avons fait en toute conscience le choix de ne pas maintenir plus d’effectifs que nous ne pouvons nous permettre d’entraîner et d’équiper correctement » a avancé Leon Panetta, pour qui ces coupes ne remettront pas en cause la capacité des Etats-Unis à « vaincre n’importe quel adversaire sur terre », tout en soulignant l’effort qui sera fait en faveur des « satellites, drones et autres technologies d’observation ainsi que les forces spéciales ».

Ces réductions d’effectifs auront pour conséquence la suppression de 2 brigades permanentes en Europe ainsi que la fermeture de nombreuses base outre-Atlantique. Celles appelées à disparaître seront désignées par une commission du Congrès américain. « Ne vous y trompez pas, les économies que nous proposons auront des effets dans les 50 Etats et dans de nombreux districts à travers l’Amérique » a prévenu Leon Panetta.

Pour ce qui concerne les investissements et les programmes d’armement, le programme Joint Strike Fighter (F-35), qualifié « d’essentiel » par le patron du Pentagone, verra une partie des commandes d’appareils reportée. Le projet de développer un nouvel avion de bombardement stratégique ne sera pas remis en cause, de même que la modernisation de la flotte des sous-marins.

Ce projet de budget maintiendra donc l’ensemble des composantes de la force de frappe américaine (missiles intercontinentaux, sous-marins et bombardiers) ainsi que, comme attendue, les 11 porte-avions de l’US Navy et prévoit également d’investir massivement dans les capacités cybernétiques.

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