L’achat de Rafale ou de F-18 évoqué au Royaume-Uni

Avoir un porte-avions, c’est bien. Et pouvoir mettre des aéronefs dessus, c’est encore mieux. Normalement, la Royal Navy, qui doit mettre en service, d’ici 2019, un navire de ce type, le HMS Prince of Wales, devrait disposer d’environ 50 F-35 C, c’est à dire la version navale de l’appareil développé par le constucteur américain Lockheed-Martin.

Seulement, le programme Joint Strike Fighter accuse de nombreux problèmes, lesquels générent, en plus des retards, des surcoûts de plus en plus importants. Qui plus est, selon un rapport interne au Pentagone, intitulé « DOD F-35 Concurrency Quick Look Review », la version navale de cet avion est loin de donner entière satisfaction.

En effet, sur 8 tentatives d’appontage du F-35C sur un porte-avions ont échoué, toutes ont échoué en raison d’une mauvaise position du crochet servant à accrocher les brins d’arrêt. Et le rapport en question de craindre l’apparition d’autres défauts sur cette version du F-35 compte tenu que l’appareil n’a pas été testés dans d’autres domaines.

D’où l’inquiétude, outre-Manche, de ne pas pouvoir aligner dans les temps les F-35C commandés, ce qui retarderait d’autant plus la ré-acquisition des capacités aéronavales des forces armées britanniques, qu’elles ont été contraintes d’abandonner après la publication de la Strategic Defense and Security Review (revue stratégique de défense) et à cause du contexte budgétaire.

Et l’annonce, aux Etats-Unis, de l’étalement du programme Joint Strike Fighter a de quoi alimenter les doutes, à Londres, quant à la pertinence du choix de cet appareil. Au point que l’amiral Trevor Soar, qui vient juste de quitter ses fonctions de chef d’état-major de la Royal Navy, aurait jeté un pavé dans la mare, si l’on en croit les informations du quotidien The Times.

En effet, il aurait confié, lors d’un discours prononcé devant les membres de l’Advancing UK Aerospace, Defense & Security (ADS) que la Royal Navy serait en train d’étudier une alternative au F-35C en cas d’augmentation de ses coûts ou de nouveaux retard dans sa mise au point. Et comme les avions occidentaux ayant des capacités navales ne sont pas nombreux – dommage pour le Typhoon! – l’officier a cité le Rafale de Dassault Aviation et le F-18 Super Hornet de Boeing comme candidats potentiels. Mais il s’agirait-là d’une solution « temporaire ».

Quoi qu’il en soit, l’ancien chef d’état-major de la Royal Navy (il a quitté son poste le 6 janvier) a indiqué que le F-35C serait l’un des dossiers importants abordés lors de la prochaine revue stratégique de défense qui sera publiée en 2015.

Seulement, les déclarations prêtées à l’amiral Soar ont provoqué quelques remous. Tout d’abord, l’ADS a diffusé un communiqué selon lequel les commentaires tenus par l’officier à propos du F-35 lui avaient été « incorrectement attribués ». Mais, a priori, l’intéressé ne les pas encore démentis…

Du côté du ministère britannique de la Défense, l’on ne confirme pas les déclarations supposées faites par l’amiral Soar. « Nous continuons de planifier la livraison du Joint Strike Fighter en même temps que l’arrivée du porte-avions à partir de 2020, comme indiqué dans la revue stratégique de défense » a fait valoir un responsable. « Le Royaume-Uni est confiant, la révision de la politique de défense américaine n’affectera pas les plans britanniques » a précisé un porte-parole.

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